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UFC 285: Après la défaite contre Jon Jones, quelle suite pour Ciryl Gane?

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Battu en deux minutes par Jon Jones pour la ceinture des lourds de l’UFC ce week-end à Las Vegas, Ciryl Gane va devoir se remettre de sa déception avant de repartir de l’avant. Avec une question: quel prochain challenge pour "Bon Gamin"?

Jon Jones qui danse au milieu de l’octogone et Ciryl Gane assis contre la cage à écouter son coach. Terrible, cruelle, l’image le rendez-vous avec l’histoire manqué par le "Bon Gamin" face à la légende de l’UFC. Treize mois après avoir buté sur Francis Ngannou, le combattant français a une nouvelle fois raté la dernière marche vers le titre incontesté des lourds de la plus grande organisation de MMA. Dépassé au sol, Gane a dû se résoudre à la soumission sur une guillotine de "Bones", l’ancien roi des mi-lourds qui en profite pour s’offrir une ceinture dans une nouvelle catégorie et mettre pour beaucoup fin au débat sur l’identité du GOAT (le plus grand de tous les temps).

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Une déception assumée par le Vendéen, "énervé contre (lui)-même" de "ne pas avoir eu les bons réflexes" malgré le travail à la salle pour se préparer. Si proche et si loin, le Graal n’a pas été conquis. Et maintenant, quelle suite pour la plus grande star du MMA français? Quelques minutes après sa "première vraie défaite" (il avait perdu à la décision contre Ngannou), devant les médias, son discours se voulait clair. Avant de penser à la prochaine étape en combat, l’idée est simple: retourner au charbon. Et cette fois sans attendre de savoir quand il remontera dans la cage.

"Comment se remettre? C'est la salle. Ne pas oublier mais surtout accepter et aller de l'avant. On ne peut pas changer et il faut aller de l’avant, c'est comme ça qu'on va pouvoir changer le futur. Et on va travailler. (…) Je vais revenir direct à la salle et travailler mon sol. Il a un très bon niveau de lutte et au sol, oui, mais on a travaillé très dur et je n'ai pas eu de bons réflexes donc on va travailler sur ça." Croit-il encore à une nouvelle chance mondiale dans un futur proche? "Je n'ai aucune idée de ça et je ne pense même pas à ça. Je pense plutôt à m'entraîner."

La route d’un retour vers le titre s’annonce semée d’embûches. On connaît déjà le futur premier challenger de Jones: Stipe Miocic, l’ancien champion, pour un choc qui pourrait se faire en juillet. Derrière, si le scénario n’appelle pas une revanche, la chance suivante pour le titre devrait s’offrir au vainqueur du combat entre Sergei Pavlovich (troisième du classement des challengers) et Curtis Blaydes (quatrième) prévu le 22 avril à Las Vegas. Et on ne sait pas ce qui se passera derrière d’ici là. Bref, pas facile à imaginer pour l’instant. Mais dans une catégorie pas très dense en dehors du top 10 (et même moins), il pourrait aussi bénéficier d’un concours de circonstances – blessure, etc – pour revenir plus vite qu’on ne le pense à la table de la ceinture.

Sauf miracle de ce genre, il faudra de toute façon passer par d’autres combats avant. Un retour lors du prochain événement UFC à Paris, qui devrait se faire cet automne selon la rumeur, semble parfait niveau timing pour se remettre de la déception et repartir au travail. Contre quel adversaire? Vu le classement des challengers, les solutions sont simples: le vainqueur ou le vaincu de Pavlovich-Blaydes, Tom Aspinall (sixième) s’il est remis à temps de sa grave blessure à la jambe de l’été dernier ou Sergei Spivac (septième). Des profils dont certains semblent des galères pour le Français, comme Aspinall et Blaydes, vu leur niveau au sol et ses lacunes sur ce plan.

Au-delà du prochain challenge sportif, des questions vont se poser pour Gane. Doit-il changer des choses dans son staff technique après cet échec? Doit-il s’entourer d’autres spécialistes dans certains domaines? Quand on connaît le garçon et son caractère, inutile d’imaginer le voir répondre à l’appel du pied de Khabib Nurmagomedov qui l’avait invité à venir s’entraîner avec lui au Daghestan "un an ou deux" pour progresser au sol il y a quelques mois au micro d’un journaliste français. Mais il existe moult techniciens français prêts à lui donner un coup de main avec plaisir et qui lui apporteraient sans doute beaucoup. Bien entouré par ses amis au sein du MMA Factory, où les installations lui offrent tout ce dont il a besoin, Gane n’est pas du genre à tout révolutionner. Mais en sentira-t-il le besoin? Seul lui possède la réponse. Qui pourrait aussi le voir dire stop.

Si ses paroles dessinent un "Bon Gamin" déjà tourné vers l’avenir dans la cage, le choix de dire stop pourrait aussi très bien s'entendre. Arrivé sur le tard dans une discipline qui ne l’a jamais passionné mais qu’il a appris à aimer, Gane est devenu millionnaire quatre ans et demi après son premier combat sans avoir trop pris de coups, et en créant aussi un personnage. Il est une superstar dans son pays, avec une belle gueule qui va plaire au monde du cinéma comme à d’autres. Il peut monter des business, développer encore plus son activité dans le streaming et les jeux vidéo. Rien ne l’oblige à s’enfermer dans une cage avec un autre mastodonte pour les beaux yeux des fans. A-t-il vraiment envie de retourner au charbon et au combat? Et en a-t-il encore besoin? Avant tout le reste, ces questions définiront son avenir de la plus grande star de l'histoire du MMA français.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport