UFC 285: "Ciryl est le moins complet du top 5", Jones lance la bataille des mots avant Gane

Comme l’impression d’un retour chez lui. Au moment de faire face aux médias ce mercredi, à trois jours du choc contre Ciryl Gane à Las Vegas pour la ceinture des lourds de l’UFC en affiche principale de l’UFC 285, Jon Jones abordait le sourire de celui qui retrouve les siens. "Je suis heureux d’être à la maison. Cette organisation est différente de ce que j’ai connu. Elle a grimpé de plusieurs crans." De retour pour conquérir une nouvelle catégorie trois ans après sa dernière apparition dans l’octogone, l’ancien roi des mi-lourds connu pour son talent dingue mais aussi pour son côté sombre semble apaisé à l’idée de remettre les pieds dans la cage.
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"C’est mon monde", lâchait-il il y a quelques jours au micro de RMC Sport. Un univers dans lequel "Bones" sait jouer avec les codes. A commencer par la volonté de rentrer dans la tête de l’adversaire. Après quelques piques lancées ci et là, via ses tweets ou dans les vidéos promotionnelles publiées par l’UFC, l’Américain a profité du media day avant l’événement pour lancer la bataille psychologique avec son adversaire français.
"Pour moi, Ciryl est le combattant le moins complet du top 5 actuel de la catégorie. Il a un très bon striking et un très bon jeu de jambes. Mais il s’est fatigué dans son combat contre Francis Ngannou. Tout ce beau jeu de jambes, cette narration qui veut qu’il soit le lourd le plus rapide qu’on n’ait jamais vu, tout ça a disparu après une ou deux amenées au sol où il a dû se relever et qui l’ont fatigué. Je suis un lutteur. Je lutte beaucoup et c’est un type d’endurance différent. Beaucoup de gens n’aiment pas avoir quelqu’un au-dessus d’eux et devoir se relever. Ngannou pouvait à peine bouger ses pieds dans les derniers rounds, il marchait tout doucement, mais Gane ne l’a pas détruit. Ngannou a l’habitude mettre les mecs KO très vite mais il l’a surpassé sur la longueur du combat. Ça me dit beaucoup de choses…"
Alors que Gane rappelait le "respect" qu’il a pour ce "GOAT" (le plus grand de tous les temps) mais aussi sa détermination à le battre pour marquer l’histoire, celle du MMA comme celle du sport français, Jones ne sous-estime surtout pas le Français mais ne veut pas faire une montagne de son premier test chez les lourds. "Si je reste en face de lui et que je le laisse trouver son rythme, il aura de mauvaises intentions, rappelle-t-il. Il ne va pas m’endormir avec son discours en mode 'Je suis juste heureux d’être là, c’est un sport, peu importe si je gagne ou je perds'. J’ai l’impression de combattre pour quelque chose de différent. Il y a un animal en moi."
Et "Bones" de poursuivre l’explication: "Le coach de Ciryl a dit que pour son combat cotre Tai Tuivasa, ils avaient cherché à faire sortir l’animal en lui. Je ne pense pas que ce soit quelque chose que votre coach doive vous apprendre. Tu l’as ou tu ne l’as pas. Et je sais que j’ai cet animal en moi, ce guerrier vicieux. C’est qui je suis. Perdre n’est pas une option. Ce n’est pas juste un combat pour moi. C’est ma vie, mon image, mon héritage. C’est moi. Je ne pense pas qu’il soit aussi sérieux que moi à propos de ce combat et de ce milieu."
Le discours ressemble à celui qu’on entend chez lui ces derniers jours. Cette idée que la victoire lui serait promise pour tout ce qu’il est et représente. Comme un droit vu son parcours et son statut. "Je ne suis pas Tai Tuivasa ou Derrick Lewis (les deux derniers combattants battus par Gane, ndlr). Je suis un animal différent, l’athlète le plus expérimenté et versatile qu’il n’ait jamais affronté. Il le réalisera tôt ou tard. Au deuxième round, voire au premier. (…) Je suis prêt à tout. A dominer comme à avancer pendant cinq rounds et faire une bagarre de rue, à saigner, à suer et à laisser mon cœur dans la cage. Je suis prêt à gagner."
"Bon Gamin" a les qualités pour le faire mentir. De ce côté de l’atlantique, on espère fort qu’il y parviendra. Mais la chose ne traverse pas l’esprit de Jones une seule seconde. "On sait que Ciryl fait de bonnes clés de talon. J’ai beaucoup travaillé pour les défendre, les renverser. Je ne pense pas que Ciryl puisse gérer un mec comme moi. Je le respecte beaucoup mais j’ai travaillé dur pour ça. Je donnerai tout. Et je ne me vois pas être battu par un mec comme lui. S’il Francis Ngannou a fini par le surpasser sur la longueur du combat, je ne le vois pas le faire contre moi. Je n’arrive pas à l’imaginer." Peu importe. S’il le vit, Ciryl Gane sera assis sur le toit du monde.