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UFC 290: Volkanovski, le roi prêt à mater la jeunesse ambitieuse

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Battu par Islam Makhachev pour la ceinture des légers en février, Alexander Volkanovski remet sa ceinture des plumes en jeu ce week-end à Las Vegas face au champion intérimaire Yair Rodriguez (en direct à partir de 2h dans la nuit de samedi à dimanche sur RMC Sport 2). Plus que jamais prêt à continuer sa domination sur sa catégorie et à battre une nouvelle génération de challengers.

Il y a des défaites qui rendent plus grands. Demandez donc à Alexander Volkanovski. Champion des plumes depuis décembre 2019, l’Australien s’était lancé dans un challenge XXL en février dernier: défier Islam Makhachev, roi de la catégorie supérieure (les légers), pour tenter de rentrer dans le cercle fermé des doubles champions en simultané à l’UFC. Un défi conclu par un revers – son deuxième en carrière, le premier depuis dix ans et à l’UFC – sur décision unanime des trois juges mais après un combat où "The Great" avait bien mérité son surnom en étant plus qu’à la hauteur du champion daghestanais.

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De quoi augmenter encore son aura de combattant à part, de la race des plus grands. Volkanovski le répète encore aujourd’hui après avoir revu le combat "plusieurs fois": il pense avoir battu Makhachev, "trois rounds à deux". Le garçon veut sa revanche, quitte à aller affronter le grand pote de Khabib Nurmagomedov à Abu Dhabi après l’avoir accueilli sur ses terres australiennes. "Il faut qu’elle ait lieu", lâche-t-il d’un regard déterminé. Mais avant cela, il a un royaume à gouverner. "Revenir combattre rallume toujours mon feu mais revenir dans ma division, c’est génial, sourit-il au micro de RMC Sport. J’adore sentir de nouveau mon corps de poids plume à l’entraînement et j’ai hâte d’être dans la cage."

Un an après avoir battu Max Holloway pour la troisième fois, le patron des plumes revient à Las Vegas pour défendre sa couronne face au dangereux Mexicain Yair Rodriguez, devenu champion intérimaire le soir où il affrontait Makhachev. Un rendez-vous symbolique pour celui que beaucoup considèrent comme le GOAT (le plus grand de tous les temps) de cette division, même s’il préfère "laisser les gens regarder (s)on CV et décider de ça eux-mêmes", et qui a déjà battu deux des trois autres champions de l’histoire de cette division (Max Holloway et Jose Aldo) et qui pense qu’un combat contre le troisième (Conor McGregor) "pourrait encore arriver".

Après avoir nettoyé une première génération de poids plumes, de Jose Aldo à Max Holloway en passant par Chad Mendes, Brian Ortega et Korean Zombie, l’Australien de 34 ans s’attaque à une deuxième avec Rodriguez, avant sans doute de croiser Ilia Topuria dans la cage s’il passe l’obstacle du Mexicain. S’il poursuit sa domination sur la catégorie, il accompagnera les rares champions à avoir passé ce test du temps et des générations, à l’image des légendes Jon Jones ou Georges St-Pierre. "C’est important car réaliser ça montre combien vous êtes complet, mais aussi votre intelligence de combat, explique-t-il. Si j’arrive à transférer tout ça sur cette nouvelle génération et à les battre, ça montrera toutes mes qualités, ma stratégie sur les plans de combat et combien je comprends ce sport." Les jeunes arrivent, affamés. Mais Volkanovski n’est pas rassasié.

Le très réputé et jamais battu Topuria? Miam. "Je pense qu’il sera le prochain challenger. Il est invaincu et c’est le bon truc à faire au lieu de le laisser combattre d’autres challengers pour finir par ne pas m’affronter. Ce combat m’excite car il aime beaucoup parler. On va pouvoir régler tout ça." Derrière, d’autres possibles prétendants lui donnent envie. "Il y en a plein. Il y a beaucoup de combats funs à faire, avec des combattants à grosse personnalité. Il y a par exemple Bryce Mitchell, qui est un personnage marrant. Il y en a tellement, tous ces gars qui montent et qui peuvent me proposer des combats dangereux et qui m’excitent. Je veux des combats dangereux, des gars invaincus, des gars contre qui tout le monde voit un challenge car c’est ce qui excite les gens. Il y en a beaucoup qui arrivent, ils ont juste besoin d’un peu de temps."

Ils auront aussi besoin de courage. Car l’Australien n’est pas un combattant comme les autres. Dernier round perdu dans sa catégorie? En juillet 2020, lors de son deuxième combat contre Holloway. Soit une série en cours de… dix-sept reprises remportées d’affilée! Effrayant. Et il ne compte pas se reposer sur ses lauriers. Etudiant de son sport, Volkanovski continue de vouloir "mieux comprendre ce jeu". "J’ai l’impression de connaître beaucoup de choses mais j’arrive toujours à emmener ce truc à un autre niveau. C’est la beauté du MMA. Il y a tellement de disciplines dans ce sport, la lutte, le grappling, le striking. Il faut mixer tout ça donc vous pouvez toujours vous améliorer. Il y a tellement de choses qui rentrent en compte dans ce sport. C’est pour ça que c’est le meilleur sport au monde."

Avoir affronté Makhachev et avoir tenu tête à sa lutte a aussi renforcé la foi dans ses qualités, de quoi faire peur aux autres poids plumes. "En étant monté chez les légers, j’ai pris encore plus confiance car je sais que je peux gérer les combattants de la catégorie d’au-dessus, a-t-il expliqué sur la chaîne américaine ESPN. Et je sais que je peux gérer les meilleurs grapplers de cette catégorie. C’est une preuve de plus qui me fait dire que les poids plumes n’ont aucune chance contre moi une fois que je mets la main sur eux. Quand j’ai commencé ma carrière en MMA, on m’appelait Hulk. Et c’est ce que je ressens quand j’affronte les poids légers. Mon dernier combat a fait encore plus ressortir le Hulk en moi."

Mais avant de penser aux futurs challengers, il faut écarter le champion intérimaire, Rodriguez, qu’il ne sous-estime surtout pas. "C’est un combattant très dangereux, tout le monde peut le voir. Il est imprévisible, il a beaucoup d’armes dans son arsenal, il faut toujours faire attention avec lui car ça peut venir de partout." Mais son pronostic reste le même que le résultat de tous ses combats chez les plumes à l’UFC. "Ma main sera levée à la fin. Je pense que je peux terminer avant la limite. Yair est très dangereux, il cherche toujours le finish, mais c’est aussi pourquoi il peut parfois être trop ouvert." Le roi ne compte pas descendre tout de suite de son trône.

Alexandre Herbinet, à Las Vegas