UFC: "S’il était un plume, je l’écraserais", Volkanovski se pense toujours supérieur à Makhachev

La logique poussait à le voir perdre son trône en cas de défaite. Mais sa performance a changé la donne. Battu par Islam Makhachev sur décision unanime ce week-end à Perth (Australie) pour la ceinture des légers, Alexander Volkanovski reste au sommet du subjectif classement pound-for-pound – toutes catégories confondues – de l’UFC. L’info sortie par le site mixedmartialarts.com, qui provenait de MMA Registry, la société qui compile les votes des membres du panel (journalistes) et qui envoie les nouveaux résultats une fois qu’elle les a tous reçus, a été officialisée ces dernières minutes par l’organisation mastodonte du MMA, qui a publié ses nouveaux classements post-UFC 284 sur son site.
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Beaucoup imaginaient l’Australien, plus petit de dix centimètres et moins gros que son rival une fois dans la cage, se faire rouler dessus par le Daghestanais, numéro 2 du classement avant le combat. Il n’en aura rien été. "The Great" a fait mieux que de se défendre. Et la narration vendue autour du choc, avec Makhachev qui remettait en jeu sa couronne des légers contre celle toutes catégories confondues de Volkanovski, au point de voir l’UFC balancer quelques tweets depuis le combat pour annoncer le vainqueur "nouveau numéro 1 pound-for-pound", n’aura pas résisté à la superbe performance du roi des plumes, ultra bien préparé pour cette confrontation qui a convaincu beaucoup de spécialistes de sa légitimité à rester en haut de la pyramide.
"Si on parle toutes catégories confondues, il faut imaginer ce qui se passerait si on était dans la même division, pointait Volkanovski ce lundi au micro de l’émission The MMA Hour. Je n’aime pas être un gars comme ça mais s’il était un poids plume, je l’écraserais. Ce serait une balade de santé. J’ai prouvé que j’étais le meilleur combattant et le numéro 1. Beaucoup pensent que j’ai gagné ce combat. Je le pense aussi, alors que je suis celui qui montait de catégorie." Comme attendu, Makhachev voit la chose autrement. En conférence de presse, juste après le combat, l’héritier de Khabib Nurmagomedov n’a pas hésité à l’heure de pointer sa place dans la hiérarchie: "Peu importe comment j’ai obtenu cette victoire, je ne suis plus seulement champion, je suis le meilleur combattant de la planète".
Volkanovski avance que le Daghestanais n’affichait pas la même confiance après le dernier round de leur choc. "Islam a dit à son coin: 'On doit faire la revanche', raconte le champion des plumes. Il n’a pas dit qu’il avait perdu mais selon moi, il a lâché ça car il pensait que j’allais être celui avec la main levée." Makhachev a nié avoir exprimé le moindre doute, expliquant qu’il était persuadé d’avoir "gagné minimum trois rounds" (et donc le combat). Mais l’homme battu rappelle que le vainqueur a ensuite évoqué une revanche devant les médias: "Au fond de lui, il sait ce qui s’est passé". Attendu par les fans depuis le fabuleux combat du week-end, ce match retour ne devrait pas avoir lieu tout de suite.
Volkanovski ne serait pas contre, il l’a annoncé, mais celui qui veut "cette putain de ceinture des légers" devra redescendre défendre son titre des plumes contre le nouveau champion intérimaire de la catégorie, le Mexicain Yair Rodriguez. Makhachev, lui, va tourner son regard vers une deuxième défense de la couronne des légers, qui pourrait se faire contre le vainqueur du combat pas encore officialisé mais au cœur des rumeurs entre l’ancien champion Charles Oliveira et Beneil Dariush ou encore contre celui du choc entre Justin Gaethje Rafael Fiziev le 18 mars à Londres lors de l’UFC 286. Mais quelque chose nous dit que les deux hommes seront amenés à repartager l’octogone.
Volkanovski pense que sa propre performance va inciter son rival à lui accorder une revanche. Comme il avait affronté l’ancien champion des plumes Max Holloway une troisième fois pour mettre les choses au clair auprès des fans après deux premiers combats très accrochés. "Islam sait que ça va laisser un mauvais goût en bouche à beaucoup de moins, explique l’Australien. J’ai connu ça, je sais comment on se sent et il va vouloir prouver des choses aux gens. Si j’étais dans sa position, c’est ce que je voudrais. Je ne serais pas heureux de ça. Et s’il ne le fait pas, on saura pourquoi."
Même le clan de Makhachev, qui a dû nier les accusations d'une réhydratation à l'intraveineuse après la pesée (pratique interdite à l'UFC depuis plusieurs années) lancées par Dan Hooker, partenaire de salle de Volkanovski et ancienne "victime" du Daghestanais dans la cage, ne semble pas imaginer autre chose dans le futur. "L’UFC va vouloir une revanche et je ne vois aucune raison que ça ne se fasse pas, confirme Javier Mendez, coach du Daghestanais chez AKA, dans une interview à Submission Radio. Ce serait génial. Les fans adoreraient et je pense qu’Islam serait partant."
Mendez, qui reconnaît avoir sous-estimé l’Australien (au contraire selon lui de Khabib), imagine déjà "un combat très différent, avec une autre adversité à gérer pour chacun", conséquence de deux camps qui auront eu le temps d’adapter leur approche. Si chacun garde sa ceinture jusque-là, cette revanche serait encore un choc dans les sommets du classement toutes catégories confondues. Pour lequel le débat Makhachev-Volkanovski pourrait vite s’ouvrir à d’autres protagonistes. Si l’ex-roi des mi-lourds Jon Jones remporte la ceinture des lourds pour sa première dans la catégorie, le 4 mars à Las Vegas contre notre Ciryl Gane national lors de l’UFC 285, et si Kamaru Usman prend sa revanche sur Leon Edwards pour récupérer celle des welters à l’UFC 286, les deux anciens numéros 1 de ce classement rentreront à coup sûr dans la discussion.