UFC Paris 2025: comment le public de Bercy a forgé sa réputation de "meilleur public UFC du monde"

Depuis 2022, deux après la légalisation du MMA en France, l’UFC a pris rendez-vous chaque fin d’été à Paris. Trois éditions plus tard, la capitale s’est imposée comme une terre promise pour les combattants français, longtemps contraints de s’illustrer à l’étranger.
Mais au-delà de l’opportunité sportive, c’est l’Accor Arena de Bercy et ses 15.000 fans survoltés qui donnent à l’événement une dimension singulière. L’UFC Paris n’est pas qu’une simple étape: c’est une communion annuelle, une célébration du MMA et de son ancrage dans l’Hexagone.
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Quand Ciryl Gane réveille la fierté tricolore
En 2022, lors du tout premier UFC Paris, Ciryl Gane avait offert aux spectateurs une victoire spectaculaire face à Tai Tuivasa. Ce soir-là, la Marseillaise avait résonné dans l’enceinte, portée par un public qui vibrait à l’unisson. "Les gens tapaient des pieds, les gars de l'UFC demandaient s'il y avait un train qui passait, racontait Gane à l'époque.
L'Australien lui-même, pourtant sorti KO, avait confié plus tard que cette atmosphère était la meilleure qu’il ait connue dans sa carrière "La foule quand je combattais Ciryl à Paris était de loin le meilleur public que j’ai jamais vu", expliquait-il.
De son côté, Michael Bisping, aux commentaires lors de l'UFC Paris 2022, n’avait pas trouvé les mots pour décrire l’ambiance.
"Écoutez cette foule, c'est du délire! J'essaie de garder un œil sur le combat, mais je ne peux pas m'empêcher de regarder autour de moi: le public est complètement déchaîné!"
Ce soir-là, le public parisien était ainsi entré dans la cour des grands.
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Un public qui galvanise… et qui effraie
Depuis, chaque édition a confirmé la légende. Morgan Charrière l’a dit sans détour. C’est en entendant la foule chanter qu’il a trouvé l’énergie de conclure par KO un combat mal embarqué face à Gabriel Miranda.
"À un moment [mon adversaire] m’a donné chaud, mais je vous ai entendus chanter La Marseillaise, ça m’a reboosté", expliquait le combattant tricolore au micro.
Benoît Saint Denis, guerrier absolu dans la cage, a lui aussi salué cette force invisible qui le pousse et fragilise ses adversaires. "Il y a une atmosphère qui est assez incroyable. Et je pense que ça pèse aussi chez l’adversaire, confiait-il avant son combat contre Moicano (défaite par TKO).
Le public français n’est pas qu’un décor, il devient acteur, facteur d’intimidation et moteur de dépassement pour les combattants français.
"Le meilleur public du monde"
De Taylor Lapilus à William Gomis, tous répètent le même refrain "le meilleur public du monde", rien n’égale le soutien du public tricolore. Même Dana White, patron de l’UFC et habitué aux ambiances les plus folles, a reconnu être impressionné.
“C’était incroyable. Même si j’étais ici à Las Vegas, j’ai ressenti l’énergie du public de Paris à travers ma télévision. […] Les fans là-bas sont littéralement fous. Quand vous regardez ça à la télévision, on croirait que c’est le plus gros pay-per-view jamais vu”.
Les combattants français ne s’y trompent pas: cette atmosphère les transcende, et dans la victoire comme dans la défaite, le public les porte jusqu’au bout.
Bercy, le 12e homme de l’UFC
À Paris, l’UFC a trouvé son public. Au point d'intriguer les combattants étrangers, qui sont tentés de venir s'y frotter. C'est le cas de Caio Borralho, l'adversaire de Nassourdine Imavov ce samedi, qui confiait cette semaine avoir hâte d'observer de ses yeux (et de ses oreilles) ce qu'on lui a décrit. "Les Français sont parmi les meilleurs fans du monde. Donc lorsque je vais faire mon travail, je veux ressentir cette énergie. Peu importe qu’ils soient pour ou contre moi. Je veux juste prendre ce dynamisme et le mettre dans l’octogone", expliquait-il.
De la première note de la Marseillaise aux rugissements qui accompagnent chaque coup porté, le public français s’est imposé comme une arme secrète. Et quand Benoît Saint Denis, pourtant défait en 2024, lâche au micro: "Vous êtes le meilleur public du monde", il ne fait que traduire une évidence partagée par tous. A l’Accor Arena, les combattants ne montent jamais seuls dans l’Octogone.