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Nadal, terre battante

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Quintuple tenant du titre à Monte-Carlo, le premier grand rendez-vous de l’année sur terre battue, l’Espagnol entend renouer avec la forme après une année sombre.

Qui l’eût cru ? Depuis sa victoire à Rome en mai 2009, Rafael Nadal n’a plus gagné le moindre tournoi. Onze mois sans titre, une éternité pour l’Espagnol habitué à empiler les victoires depuis ses débuts professionnels. Entre blessures et méforme, il sort d’une année désastreuse. Certainement la pire de sa jeune carrière, également marquée par la séparation de ses parents.

Une mauvaise passe qui a débuté avec sa défaite face au Suédois Robin Söderling en huitième de finale de Roland Garros. « Le match contre Söderling lui a causé un véritable traumatisme psychologique, estime Patrice Dominguez, notre consultant. Avant Roland Garros l’an passé, il gagnait tout sur terre battue. Il a disputé énormément de tournois pendant quatre ans et il y a laissé beaucoup de force. Il a eu un coup d’arrêt physique. » Un coup d’arrêt aux lourdes conséquences. Car après sa débâcle parisienne, le Majorquin a perdu Wimbledon et cédé sa place de n°1 mondial à Roger Federer. Le tout en moins de deux mois. Une déconvenue dont il ne s’est toujours pas relevé.

Federer fait l’impasse

Cette semaine, il a l’occasion de le faire à Monte-Carlo. Enfin remis de ses douleurs au genou et au bras, le gaucher de Manacor (Baléares) espère briller lors du premier grand rendez-vous de la saison sur terre battue. Un tournoi qu’il affectionne particulièrement. Avant lui, personne ne s’était imposé plus de trois fois sur le Rocher. Il en est déjà à cinq victoires consécutives !

Pour ajouter une sixième couronne à son tableau de chasse, Nadal devra dompter une concurrence qui s’est décomplexée au fil de ses déboires. « Depuis qu’il ne gagne plus de titres, ses adversaires ont l’impression qu’il est battable, résume la Française Sarah Pitkowski, ancienne 29e mondiale. Quand ils jouent contre lui, ils se disent : ‘On peut le faire’. Et Nadal doit forcément le sentir. »

Sur l’ocre de Monte-Carlo, le Serbe Novak Djokovic et le Britannique Andy Murray seront ses principaux rivaux. A moins que Jo-Wilfried Tsonga ne sorte le grand jeu pour sa première participation. Quoi qu’il en soit, Nadal ne croisera pas la route de Federer sur les bords de la Méditerranée. Le Suisse a choisi de faire l’impasse cette saison. Une aubaine pour l’actuel n°3 mondial, bien décidé à récupérer la Coupe des mousquetaires dans un mois. « Si on marque de son empreinte le sol monégasque, on a toutes les chances de se retrouver dans le dernier carré à Roland Garros », affirme Dominguez, qui connaît son affaire : il a dirigé le tournoi de 1998 à 2004.