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Djokovic, le sourire de la Serbie

Novak Djokovic

Novak Djokovic - -

Principal atout de l’équipe serbe qui affronte la France en finale de la Coupe Davis, du 3 au 5 décembre à Belgrade, le n°3 mondial est performant, sympa et rigolo. Il est aussi la fierté de tout un peuple.

Novak Djokovic ferait presque figure d’intrus. Assis entre son capitaine Bogdan Obradovic et le pilier du double Nenad Zimonjic lors de la conférence de presse de l’équipe serbe, le numéro 3 mondial garde son humeur badine. Alors que ses compatriotes paraissent absents ou que leur motivation pour répondre aux questions de la presse étrangères frise le néant, « Djoko » répond avec le sourire. « Vous me demandez si j’ai vu le match contre Llodra à Bercy (ndlr : il s’était incliné en quart de finale), plaisante-t-il en écho à une question posée à son capitaine. J’ai surtout vu les balles me passer de tous les côtés. »
Pendant que Janko Tipsarevic se perd dans le magazine officielle de la finale ou que le capitaine se fait souffler la traduction des questions de l’anglais au serbe par Djokovic, ce dernier s’exécute en bon professionnel. Car Nole est bien plus qu’un simple joueur de tennis. C’est LA fierté du sport serbe. Il suffit de se faufiler dans le restaurant de son père situé à 200 mètres de l’Arena pour le comprendre. Baptisé « Novak », l’établissement est à la gloire du fiston. Dès l’entrée, une photo clouée au mur sur lequel on l’aperçoit avec Rafael Nadal. Un énorme tube de balles, des matchs qui passent en boucle, une immense affiche placardée à l’extérieur… Tout est dédié à l’icône locale.

Curkovic : « Ici, tout tourne autour de lui »

« Tout tourne autour de Djokovic, explique Ivan Curkovic, ancienne gloire de Saint-Etienne. S’il marche bien, tout va bien pour la Serbie. Il est très populaire et devient le sportif très convoité. Celui que l’on voit très souvent à la télévision. Ici, on est très fier de Djokovic. » D’un naturel joyeux et sympathique, Djokovic est issue d’une famille modeste, entièrement dévouée au fils et qui a consenti à d’énormes sacrifices afin de l’élever au rang de star mondiale. « La famille semble être un peu arrogante par moments, tempère Alexandar Krstanovic, journaliste serbe. Mais Novak prend du temps pour parler avec vous. C’est un garçon sympa, très ouvert rigolo, extrêmement ouvert, il peut se faire des amis partout. C’est sa nature, sa personnalité de faire des facéties. »
Habitué à imiter ses collègues du circuit, il ne renonce jamais à une bonne blague ou à un jeu avec les journalistes comme c’est le cas lors de Roland-Garros. Missionné par tout un pays pour remporter le premier Saladier d’Argent de la Serbie, il ne devrait pas s’éparpiller pour cette rencontre si importante. « Nous devons représenter notre pays du mieux possible, confirme-t-il. Nous avons grandi au moment où la situation du pays était difficile, il y a eu la guerre (dans les années 90, ndlr). Tout ça nous a rendus plus forts! » Les Français sont prévenus…

Pierrick Taisne et Rodolphe Massé à Belgrade