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France 1 - Suisse 1 : Monfils brûle l’idole Federer et rallume les Bleus

Gaël Monfils enflamme la finale de Coupe Davis

Gaël Monfils enflamme la finale de Coupe Davis - AFP

Auteur d’un superbe match face à un Roger Federer diminué, Gaël Monfils n’a eu besoin que de trois sets (6-1, 6-4, 6-3) pour s’imposer contre le n°2 mondial et remettre la France et la Suisse à égalité (1-1) à l’issue de la première journée de la finale de Coupe Davis. Le double de ce samedi s’annonce décisif.

Il fallait voir son attitude. Ses gestes. Son doigt pointé vers le sol à l’issue du gain du premier set, façon de dire : « Ici, c’est chez moi ! » Ses bras remuant l’air pour chercher et obtenir le soutien d’un public réveillé par la bête de scène tennistique. Ses accolades chaleureuses à ses coéquipiers et son poing qui frappe son cœur après le succès. Showman, cœur gros comme ça, bagarreur, presque plus à l’aise sous la pression que sans, Gaël Monfils arbore le profil type du parfait joueur de Coupe Davis. Celui qui se nourrit de la furia populaire pour en infliger une sportive à son adversaire sur ce court.

S’il restait des sceptiques sur le sujet, le Français leur a apporté la plus éclatante des réponses ce vendredi après-midi : une démonstration de fougue, de hargne et de talent contrôlés, un peu à la façon du Henri Leconte de la finale 1991, pour remporter sans trembler et en trois sets (6-1, 6-4, 6-3) son simple contre Roger Federer. De quoi emmagasiner de la confiance pour la suite et surtout, permettre à la France de terminer cette première journée de finale de Coupe Davis à 1-1, l’espoir de Saladier d’argent toujours bien vivant. De quoi, aussi, rattraper la défaite de Jo-Wilfried Tsonga contre Stanislas Wawrinka en ouverture. Voir les deux matches s’enchaîner confinait d’ailleurs au grand écart.

Tsonga se plaint du public, Monfils le met dans sa poche

D’un côté, un Jo incapable de se lâcher et qui finira par reprocher au public de… trop supporter l’adversaire. De l’autre, un Gaël qui mettra quelques jeux à peine à se mettre les tribunes dans la poche pour y puiser de la force. Dans un tel contexte, une finale à pression, le numéro 1 français n’est peut-être pas celui du classement… Alors, bien sûr, les chafouins chercheront la petite bête. Ils mettront ce succès en perspective, évoqueront les problèmes physiques d’un Federer clairement diminué et pas à son top (et pour lequel le reste du week-end ressemble désormais à un point d’interrogation). Mais on ne va pas plaindre la Suisse non plus : l’équipe helvète avait décidé d’aligner Roger en connaissance de cause, elle doit en assumer le résultat. Et puis, il fallait tout de même aller la chercher, cette victoire. Y croire et se battre, toujours et encore. Monfils a plus que fait le métier.

Des breaks dans chaque manche pour un triomphe net et sans bavure en moins de deux heures qui provoquera la ola du stade Pierre-Mauroy dans le troisième set. « C’est un Federer légèrement diminué, mais trop diminué pour ce genre de rencontres qui sont compliquées à gagner, analyse Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC Sport. On l’a vu être gêné sur les contre-pieds, les déplacements. En face, il a eu le joueur qui a peut-être fait l’un des meilleurs matches de sa vie. Pour Gaël, c’est un match plein, qu’il a très bien engagé. Il a réussi à tenir jusqu’au bout. Il a bien servi. Il a joué avec beaucoup de justesse sur le plan tactique. Les deux ont eu une très belle attitude. Roger n’a rien montré et Gaël a respecté son adversaire lorsqu’ils se sont serré la main. Il n’en a pas trop fait. » Débordant de confiance, Monfils sera l’arme parfaite pour un éventuel cinquième match décisif contre Wawrinka dimanche. Une situation qui pourrait fort bien se présenter. Mais avant de penser à cela, il y a deux matches à jouer. Dont un double ce samedi qui, 1-1 oblige, arborera une nouvelle fois sa parure ultra décisive. La paire Gasquet-Benneteau comme prévu ? Ou une doublette Gasquet-Tsonga qui plaît beaucoup à Arnaud Clément ? Vu la prestation de Jo ce vendredi, difficile d’imaginer la seconde solution.

Alexandre Herbinet