Federer s’offre Nadal et le titre

- - -
Roger Federer a frappé un grand coup à une semaine de Roland-Garros. Le Suisse, qui n’avait plus vaincu Rafael Nadal sur terre battue depuis la finale de Hambourg en 2007, s’est payé le luxe de dominer l’Espagnol en finale de « son » tournoi, dimanche à Madrid. Visiblement encore marqué par son marathon de quatre heures la veille contre Novak Djokovic, le Majorquin a manqué de jus pour résister aux assauts d’un Federer enfin libéré face à sa bête noire. Le n°2 mondial s'est imposé en deux manches (6-4, 6-4), et un peu moins d’une heure trente de jeu.
Impérial au service et très agressif en coup droit, le Suisse a dicté l’échange comme rarement lors de ses précédentes confrontations face au quadruple vainqueur de Roland-Garros. Il s’est aussi montré le plus efficace en retour, convertissant deux occasions de break quand son adversaire ne parvenait pas à concrétiser quatre possibilités. L’ancien patron du circuit met ainsi fin à une disette en tournoi depuis sa victoire à Bâle en 2008. Il met également fin à une série de 34 matches sans défaite de Nadal sur terre battue. Federer rejoint le Majorquin au palmarès des joueurs les plus titrés en Masters 1000 (ex-Masters Series) avec quinze trophées, derrière le recordman André Agassi (17). A une semaine de Roland-Garros, Federer ne pouvait que savourer : « J'ai fait le match parfait. Gagner un tournoi en 2009, ça fait du bien, et c'est venu au bon moment, surtout que gagner contre 'Rafa', c'est toujours spécial. Je crois que j'ai toujours mes chances à Roland-Garros, c'est passé si près les dernières années. »
Ce succès doit tout de même être pondéré. Non seulement Nadal, parfois réduit au simple rang d’humain, n’avait plus tout à fait les armes physiques et mentales pour lutter, mais l’altitude et la surface madrilènes défavorisaient son jeu en atténuant son lift dévastateur. Des conditions un peu similaires à celle de Hambourg en 2007. Tony Nadal l'oncle et entraîneur de Rafael déclarait d'ailleurs après le match que « (Rafael) n'aurait pas dû disputer ce tournoi tellement les conditions sont différentes de Roland-Garros ». Or trois semaines plus tard, Rafael Nadal avait survolé les débats Porte d'Auteuil. Dimanche après sa défaite, l'Espagnol se voulait positif : « Si je n'aborde pas Roland-Garros avec confiance, je ne sais pas ce que je dois faire. J'ai gagné trois tournois et je fais finale sur le quatrième. C'est pratiquement une saison de terre battue de rêve. C'est tout ce que je retiens. » A charge pour Federer de continuer à inverser le sens de l’histoire.