Des JO à Roland-Garros, ces Français du tennis qui créent la polémique

L’exclusion de Maxime Hamou et le comportement de Laurent Lokoli interrogent en ce début de Roland-Garros. Ces deux histoires poursuivent une année bien particulière pour le tennis français, entre dérapages et manque de motivation à répétition.

Les jeunes Français ont installé une drôle d’ambiance à Roland-Garros. Par des comportements déplacés sur le court ou des dérapages avec les journalistes. Ce mardi, Laurent Lokoli s’est par exemple fait remarquer en refusant de serrer la main de son adversaire, Martin Klizan, vainqueur en cinq sets (7-6, 6-3, 4-6, 0-6, 6-4).

"Je sais pourquoi je l’ai fait, s’est défendu le joueur de 22 ans après sa défaite. Il a fait du cinéma pendant cinq sets. Il a dit qu’il avait mal puis il n’avait plus mal. […] Quand on est extérieur à tout ça, on ne voit pas tout ce qu’il se passe sur le terrain. Il a aussi fait monter un peu la tension. J’ai trouvé ça […] pas respectueux du tout." Alors Laurent Lokoli a simplement préféré esquiver la poignée de mains.

Ce comportement est probablement intervenu au mauvais moment pour accabler encore plus le comportement des jeunes Français. Car la veille, un autre Tricolore, Maxime Hamou, a complètement dérapé. Après avoir essayé avec insistance d’embrasser une journaliste, le Nîmois (21 ans), au comportement déjà étonnant avec la presse, a finalement été privé d'accréditation à Roland-Garros, ce mardi.

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"Ils se croient peut-être tout permis"

"Ils se croient peut-être tout permis parce qu’ils arrivent sur ces Grands Chelems, a tenté de comprendre Alizé Cornet. Ou alors, est-ce que c’est l’effet Roland Garros avec la médiatisation et le fait qu’au final, on parle beaucoup d’eux d'un coup ?"

"Je ne cautionne pas du tout ce genre d’attitudes, a condamné la Niçoise de 27 ans. J’ai toujours été respectueuse avec les conférences de presse. […] Ils l’apprendront peut-être à leurs dépens, ça fait partie de la formation. Je pense que quand on est jeunes, on fait des erreurs. Il faut qu’ils en tirent des leçons pour progresser en tant que personne, et en tant que joueur de tennis."

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"Si on ne se comporte pas bien, c'est scandaleux"

Invitée Porte d'Auteuil grâce à une wild card, comme Laurent Lokoli, Chloé Paquet (22 ans) a, elle, déjà tiré quelques leçons. "Je sais que je n'ai pas une très belle image sur un court, que je m'énerve, a-t-elle expliqué après sa qualification pour le 2e tour. Là, on a une invitation. Si on ne se comporte pas bien, c'est scandaleux. J'ai essayé de donner le meilleur de moi-même et j'ai été récompensée donc je suis super contente." Et également d'avoir donné une autre image de sa génération.

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Le mauvais souvenir de Benoît Paire

La mise à l’écart de Maxime Hamou rappelle néanmoins un souvenir pas si lointain. Le cas Benoît Paire. Exclu de l’équipe de France lors des JO 2016 "pour manquements au règlement de vie mis en place par la Fédération", il avait assuré être "très content de partir"… avant de regretter des propos prononcés "à chaud", mais en ayant permis le doute sur la motivation de certains tennismen français.

Les mois suivants n'ont d'ailleurs pas rassuré le staff des Bleus, Yannick Noah en tête. Capitaine des équipes de Coupe Davis et de Fed Cup, le vainqueur de Roland-Garros 1983 a dû aussi bien s’occuper des cas personnels que de la préparation collective pour les épreuves internationales.

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Yannick Noah et le "problème" de l’équipe de France

"Quand tu es sélectionné en équipe de France, ça doit devenir un honneur, ça doit devenir une motivation, avait lâché Noah en janvier, après avoir mis Gaël Monfils à l’écart. On ne vient pas quand on a envie. […] On a un problème à ce niveau-là. Ça rejaillit sur les jeunes des générations à venir." Tiens, tiens. L'imbroglio Tsonga, autour son absence en raison de la naissance de son enfant et de son retour pour les demi-finales de la Coupe Davis, est aussi passé par là.

Prêt à changer les mentalités, Yannick Noah assume une double casquette en équipe de France. Et en Fed Cup, les attitudes interrogent également. Comme au mois d'avril dernier. Caroline Garcia annonce sa blessure et fait donc l’impasse.

La réponse de ses coéquipières fuse. "Lol", tweetent en chœur Kristina Mladenovic, Pauline Parmentier et Alizé Cornet. Le doute règne. Surtout que Yannick Noah appelle tout de même Caroline Garcia dans le groupe. Belle ambiance en vue.

Mais la situation devient encore plus absurde lorsque la Fédération française de tennis valide bien la blessure de Caroline Garcia, contraignant Yannick Noah à convoquer Océane Dodin. Laquelle refusera à son tour. Une histoire invraisemblable. Un peu à l’image, finalement, du feuilleton offert par le tennis français depuis le mois d’août dernier.

VIDÉO - Retour sur l'imbroglio Caroline Garcia

Fl.P. avec P.Ta.