Djokovic en fait-il trop ?

Novak Djokovic - -
Il a débarqué sur la Croisette en costard et nœud papillon, aux côtés de Jelena Ristic, sa compagne depuis cinq ans. Au programme, montée des marches, Grand Journal de Canal + et défilé de mode avec Naomi Campbell. Novak Djokovic aime surprendre. C’est même l’une de ses marques de fabrique. Mais l’escapade cannoise du Serbe juste avant Roland-Garros témoigne aussi d’une immense confiance en lui. Peut-être un peu trop.
Car depuis le début du tournoi, le Serbe multiplie les excentricités. Samedi, il a passé une partie de l’après-midi sur le court central de Roland-Garros, à échanger quelques balles avec le DJ Bob Sinclar. Il s’est ensuite essayé aux platines sur le court central, avant de prendre la place d’un ramasseur de balles. A chaque entrainement, il ne peut s’empêcher d’amuser la galerie, devant des spectateurs ébahis par ses frasques. On le voit régulièrement envoyer des balles dans le public, contester vertement une balle largement faute ou manquer volontairement un point facile. Difficile d’aborder la compétition de manière plus détendue...
Pour couronner le tout et être bien certain d’évacuer toute pression, le Serbe préfère laisser à Rafael Nadal un costume de favori dont il se passe à merveille. « Nadal a déjà gagné Roland Garros, explique-t-il. Il est le joueur qui a remporté le plus de succès sur terre battue, il est le numéro un, et il n’a perdu qu’un seul match ici en six ans (face à Soderling en 2009, ndlr). L’homme à battre, c’est toujours lui. » Celui qui n’a pas perdu un match depuis le début de la saison maîtrise aussi bien l’humour que la provocation.
A la veille de son entrée en lice contre le Néerlandais Thiemo de Bakker (71e joueur mondial), le Serbe a d’ailleurs décidé d’accepter l’invitation de l’ambassade de Serbie, où il fêtera, devant les quelques 200 convives invités, ses 24 ans. Pas vraiment raisonnable à quelques heures de sa très attendue entrée en lice. « C'est vrai, j'ai un match demain donc je vais devoir y aller et me préparer comme il faut. Mais c'est une belle journée et ça fait chaud au coeur de recevoir cet accueil de la part de tous ces gens. » Clin d’œil astucieux de l’ambassadeur, c’est une bougie en forme de un et non le chiffre 24 qui ornait le gâteau d’anniversaire de « Djoko ». Une façon d’exprimer le souhait du peuple serbe de voir son idole détrôner Rafael Nadal. Un supplément de pression pour l’intéressé ? « La pression psychologique est une composante essentielle de ma vie, tempère Djokovic. Je m'y suis habitué. Les attentes sont importantes, surtout après les victoires que j'ai obtenues depuis quelques mois. Mais bon, je rentre dans chaque tournoi avec des ambitions importantes et je fais tout pour me préparer correctement pour que tout se passe bien. » Décontracté, on vous a dit.