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Nadal, le survivant

Nadal a dû batailler 4h pour venir à bout d'Isner

Nadal a dû batailler 4h pour venir à bout d'Isner - -

Le quintuple vainqueur des Internationaux de France a dû puiser dans ses réserves pour s’imposer face à un extraordinaire John Isner. Il s’en sort à la rage, en cinq manches (6-4, 6-7, 6-7, 6-2, 6-4) et plus de quatre heures de jeu. Mais son trône vacille…

Devant sa télé, Novak Djokovic n’a pas dû en revenir. Pas plus que les 14 000 spectateurs du Central de Roland-Garros, qui s’attendaient à un début de quinzaine sans frayeur pour le quintuple conquérant de la Coupe des Mousquetaires. Tout comme les bookmakers, qui estimaient le rapport de force à environ 90/10 en faveur de Rafael Nadal. Face au double-mètre américain John Isner, sidérant d’aisance et de patience, l’Espagnol n’est pas passé si loin que ça de la catastrophe : l’élimination d’entrée de la tête de série n°1 des Internationaux de France.
Quatre heures et une minute lui auront été nécessaires pour gagner le droit de poursuivre sa route. 241 minutes d’un match époustouflant d’intensité, sans doute le plus beau depuis le début de la quinzaine. « C’était fantastique, confirme Nadal. Quand j’ai perdu les deux jeux décisifs, que j’étais mené deux sets à un, la pression était énorme. J’étais nerveux, mais je suis heureux d’avoir réussi à m’en sortir. »

Accident ou confirmation du déclin ?

En sept participations, jamais Nadal n’avait été poussé au cinquième set à Roland-Garros. Et c’est davantage grâce à son orgueil de grand champion qu’à son jeu, étonnamment inoffensif et lardé de fautes directes (13 rien que lors du 2e set), qu’il doit sa présence au tour suivant. Car la plus forte impression c’est John Isner, formidablement ovationné à sa sortie de court, qui l’aura laissée.
L’Américain, qui possède depuis juin 2010 le record absolu du match le plus long de l’histoire (à Wimbledon face au Français Nicolas Mahut : 70-68 au 5e set, plus de 11h de jeu), est également un sacré joueur de tennis, même s’il a baissé de pied en fin de rencontre. « Je ne l’attendais pas à ce niveau sur terre battue, confie l’ex-DTN du tennis français, Patrice Dominguez. Il a joué son jeu sans complexe, service-volée… et il a été à deux doigts de s’imposer. »
C’est pourtant Rafael Nadal qu’on retrouvera jeudi face à son solide compatriote Pablo Andujar (48e mondial), vainqueur le mois dernier à Casablanca. On saura alors si ce succès sur le fil du rasoir n’aura été qu’un simple accident ou s’il confirme l’actuel déclin du Majorquin sur sa surface de prédilection, lui qui a déjà été battu.

Jean-François Pérès