Nadal peut voir venir

Eliminé en huitièmes de finale l'an passé, l'Espagnol est à deux victoires de renouer avec le titre parisien. - -
Rafael Nadal n’a pas la mémoire courte. A ceux qui l’envoyaient en finale dès sa victoire en quarts contre Nicolas Almagro, mercredi, le Majorquin a rappelé sèchement qu’il avait « encore un match à jouer ». Le souvenir de sa sortie de route dès les huitièmes de finale, l’an passé face à Robin Söderling, a définitivement vacciné le quadruple vainqueur Porte d’Auteuil, déjà peu enclin à donner dans l’excès de confiance. Ceci dit, la voie de la reconquête semble aujourd’hui grande ouverte.
Débarrassé par d’autres de ses grands rivaux, Roger Federer et Novak Djokovic, le numéro deux mondial s’avance vers une demi-finale plus qu’abordable contre Jürgen Melzer. Un joueur qui ne lui a pas pris un set et seulement huit jeux lors de leurs deux précédents affrontements. Néophyte à ce stade, que Nadal a déjà fréquenté onze fois, l’Autrichien de 29 ans a signé le « match de sa vie » au tour précédant contre Djokovic. Difficile de l’imaginer récidiver face au cannibale de l’ocre, qui vise le premier « Clay Slam » de l’histoire, à savoir remporter les quatre grands tournois sur terre battue la même année. La performance lui vaudrait même de subtiliser le trône de numéro un mondial à Federer après Roland-Garros.
L’affaire pourrait se teinter d’un délicieux goût de revanche. Car Söderling, son bourreau de 2009, le précèdera sur le court Philippe-Chatrier face au Tchèque Tomas Berdych. Entre deux des plus grands cogneurs du circuit, adeptes des parpaings et des services claqués à 220km/h, le duel promet le martyr aux balles de Roland. Finaliste l’an passé, le Suédois part avec un léger avantage, même si son « jumeau » tchèque a remporté leur seule confrontation sur terre en tournoi, en 2007 à Monte-Carlo. Il avait également survolé les débats lors de leur dernière rencontre, début avril à Miami (6-2, 6-2).
Mais les deux ont dégagé une telle impression de puissance et de plénitude depuis dix jours que l’incertitude prédomine. A Berdych l’avantage d’avoir éreinté chacun des ses adversaires sans perdre le moindre set. A Söderling celui d’avoir renvoyé en Suisse le numéro un mondial et tenant du titre Roger Federer. Et au vainqueur la mission, plus que probable, de défier le maître retrouvé des lieux.