Pourquoi Tsonga peut y croire contre Djokovic

Opposé ce dimanche au n°2 mondial Novak Djokovic, Jo-Wilfried Tsonga tentera de déjouer les pronostics pour se hisser en quarts de Roland-Garros. Leur début de tournoi respectif permet d’envisager l’exploit du Français.

Le 23 mai dernier, après le tirage au sort de Roland-Garros, on discernait, un peu cocardier, ce premier choc du tableau entre Jo-Wilfried Tsonga et Novak Djokovic au stade des huitièmes de finale. Toutefois, on imaginait péniblement le Manceau pouvoir nourrir quelque ambition, à l’aube d’un tel duel. Il y a dix jours, Tsonga abordait l’épreuve sans certitudes, écarté au deuxième tour à Madrid et en huitièmes de finale à Rome. A contrario, Djokovic rejoignait la porte d’Auteuil fort d’un triomphe sur l’ocre italien, en s’offrant le scalp du n°1 Rafael Nadal. 

Depuis, le 14e joueur mondial s’est rassuré en remportant ses trois premiers tours de Roland sans ciller. Après son compatriote Edouard Roger-Vasselin et l’Autrichien Jürgen Melzer, Tsonga s’est montré impérial vendredi face au géant polonais Jerzy Janowicz (2,03m), tête de série n°22 (6-4, 6-4, 6-3). « Je pense qu’il sent que son meilleur niveau est en train de revenir, confie son ancien coach, Eric Winogradsky. Vendredi, il a vraiment fait un gros match contre le Polonais. J’ai vu la petite étincelle dans ses yeux, qui fait que, globalement, il sait que son meilleur niveau est en train de revenir et qu’il va bientôt être en mesure de rebattre les meilleurs joueurs du monde. »

Tsonga : « Il a un peu gâché ma carrière »

Pour étayer l’espoir du technicien français, « Nole » a livré une prestation en demi-teinte contre Marin Cilic. Contrairement à Tsonga, le Serbe, perturbé par les puissants services et coups droits du Croate, a d’ailleurs concédé un set, lors d’un duel de plus de trois heures (6-3, 6-2, 6-7, 4-6). Si son jeu n’a pas ébloui le public du Lenglen, le n°2 mondial peut toutefois s’appuyer sur un bilan favorable face au Français. « Djoko » mène ainsi par onze victoires à cinq. Surtout, Tsonga s’est incliné lors de leurs neuf dernières confrontations.

En outre, « Jo » a souvenir de duels de prestige lors desquels il a subi la loi du Serbe : finale de l'Open d'Australie 2008, demi-finale de Wimbledon 2011, quart de Roland-Garros 2012. A l’occasion de cette dernière partie, Tsonga avait laissé filer quatre balles de match. « Novak, c'est assez particulier. Je l'ai battu plusieurs fois mais pas dans les grands moments, regrette le demi-finaliste 2013 de Roland-Garros. Finalement, s'il y en a un qui a gâché un peu ma carrière, c'est bien lui. Donc c'est vrai que si je pouvais faire tourner un peu la balance, ce serait chouette. » Et Tsonga est bien placé pour savoir que la vérité d’un jour n’est pas nécessairement celle du lendemain.

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Jérémy Bilinski et avec E.S à Roland-Garros