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Qui est Loïs Boisson, l'inconnue devenue sensation française de Roland-Garros 2025?

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Dernière Française en lice à Roland-Garros, Loïs Boisson (22 ans) crève l'écran sur terre battue, la surface de prédilection de son idole Rafael Nadal. Pour son premier match sur le court Philippe-Chatrier ce lundi, elle a battu la numéro 3 mondiale Jessica Pegula et arraché sa qualification pour les quarts de finale. Monumental.

On la cherchait depuis de longues années. À travers des débats sans fin pour comprendre pourquoi nos meilleurs éléments n’étaient pas élevés sur l'ocre, avec un objectif: briller à Roland-Garros. Si le centre de terre battue dans le sud de la France est en bonne voie, elle ne l’a pas attendu. Depuis le début du tournoi et pour son premier Roland-Garros, Loïs Boisson crève l’écran.

Ce lundi encore, la joueuse de 22 ans, 361e mondiale au début de la quinzaine parisienne, a fait sensation en s'offrant la numéro 3 planétaire, Jessica Pegula (3-6, 6-4, 6-4), et une place en quart de finale. Un exploit immense pour la Française, qui présente un profil spécialiste de la terre, au potentiel immense.

Une terrienne pur sang

Un coup droit lifté impressionnant, la maîtrise du slice de revers, de la glissade et un service "kické" dont le rebond peut arriver au-dessus de l’épaule de l’adversaire. Ajoutez à cela une capacité à tourner autour de son revers pour frapper en coup droit façon Rafael Nadal. Très peu de joueuses du circuit maîtrisent à ce point les spécificités de la terre battue. Peu connue du grand public, Loïs Boisson crève l’écran et, par son jeu, a vite obtenu l’adhésion des spectateurs Porte d’Auteuil.

"C’est la joueuse ultime de terre battue sur le circuit", confie son agent Jonathan Dasnières de Veigy. "On peut citer Swiatek qui maîtrise la surface à la perfection. Elle fait partie de ce peu de joueuses avec la capacité d’envoyer beaucoup d’effet dans son coup droit, au service, pouvoir slicer, faire des variations en coup droit et revers. Ce n’est pas donné à tout le monde, Coco Gauff évidemment peut le faire. Même si on n’a pas la prétention de faire partie de ce cercle de joueuses."

Rafael Nadal comme idole

Mais pour exister sur terre battue, la maîtrise technique ne fait pas tout. Plus qu’ailleurs cette surface impose à l’athlète un combat physique. C’est l’autre particularité de Loïs Boisson, ce corps musculeux façonné depuis de nombreux mois, à force de travail. "J’ai eu la chance de travailler avec des filles Top 10, des vainqueurs de Grand Chelem, des garçons, des filles (Caroline Wozniacki, Bianca Andreescu, NDLR). Je l’affirme: je n’ai jamais travaillé avec quelqu’un d’aussi professionnel, qui fait attention à tous les détails, qui a un degré d’exigence envers elle-même et envers les gens autour d’elle qui est assez incroyable. Loïs est l’athlète ultime, la joueuse de tennis professionnelle irréprochable", poursuit Jonathan Dasnières de Veigy.

"S’il faut faire 10 séries, elle va faire 11, si c’est 11, elle va en faire 12. Il n’y a pas de secret, quand on fait attention à tout, on est prêt physiquement, on est prêt au combat. Sur terre battue, ces qualités physiques ça aide."

Évidemment, son classement actuel peut surprendre comparativement à son niveau de jeu, si Loïs Boisson est 361e joueuse mondiale c’est à cause d’une longue indisponibilité suite à une blessure au genou gauche l’an dernier juste avant le Grand Chelem parisien. Elle sera au minimum après 120e après le tournoi. "Elle joue juste son premier Roland-Garros", indique l’agent. "Elle est très contente, mais elle ne s’emballe pas comme toute l’équipe d’ailleurs. Elle a envie de faire une très longue carrière, elle reste les pieds sur terre et toute l’équipe aussi." Cela tombe bien, l’ocre est son royaume qu’elle souhaite étendre. Prochain rendez-vous mercredi, avec un quart de finale contre la Russe Mirra Andreeva, numéro 6 mondiale.

Anthony Rech