C'est la révolution à Roland-Garros, devenu une enceinte bouillante pour cette édition 2022

"Aux armes, nous sommes Gilles Simon, et nous allons gagner, allez Gilou." Court Simonne Mathieu, mardi 24 mai 0h30. Les tribunes ne sont pas pleines mais l’ambiance est bouillante. "Il ne reste que des génies à la fin rigole Gilles Simon. A une heure trente, il ne reste que les vrais. Non, c'était une ambiance incroyable. (...) C'est ultra important, parce que quand à un moment, Pablo (Carreno Busta, son adversaire) me roule dessus au troisième, au quatrième, au début du cinquième, ils sont là. Pour le moindre point que je gagne, ils sont là, ils gueulent, ils se lèvent, ils chantent. Ils n'arrêtent pas."
"On avait l’impression d‘avoir deux kops qui se répondaient"
Nicolas lui présent à Roland-Garros a vécu ces ambiances chaudes Porte d’Auteuil. "On avait l’impression d‘avoir deux kops qui se répondaient c’était trop chouette. Le public français soutient ses joueurs, continue-t-il, il essaye de les porter, on est à la limite de l’entendable. On essaye de respecter l’adversaire, de ne pas crier pendant qu’il frappe et pousser notre joueur dans les moments chauds."
Est-ce les deux ans d’absence du public par rapport au COVID qui décuple la volonté des supporters ? Est-ce que les résultats des tricolores accentuent cette ambiance ? Les sessions de nuit avec un public qui a payé pour un seul match n’y sont forcément pas étranger. Une ambiance électrique à la tombée de la nuit à la limite parfois du fair-play.
>> Suivez Roland-Garros en direct
Alex de Minaur, l’australien, adversaire d’Hugo Gaston au premier tour sur le court Suzanne Lenglen, n’a pas forcément apprécié l’ambiance autour de son match. "Je pense qu'il y a une différence entre une belle atmosphère et le soutien du joueur local ; ça, c'est tout à fait bien explique-t-il. Je suis sûr que pour lui, c'était une atmosphère formidable et il a apprécié chaque seconde. Mais disons que quand la foule me dit des choses, avec un contact dans les yeux avec moi, après que j'ai fait une double faute… il y a une ligne qu'il ne faut pas franchir."
"On se fait gueuler dessus depuis 15 ans quand on va jouer dans les autres pays"
Pour Hugo Gaston, forcément l’avis est tout autre. Lui qui brille à Paris, lui qui utilise cette atmosphère pour se dépasser, pour aller plus loin que la fatigue et le stress. "Il joue un rôle très important, parce que déjà, il m'a soutenu depuis le début. Ils ne sont pas arrivés juste à la fin du cinquième. Ils étaient là dès le début du match, à m'encourager sur chaque point. J'aime bien partager aussi mes émotions avec le public, cela m'a aidé, cela m'a donné de la force aussi. Je me suis servi d'eux et ils ont été vraiment fantastiques."
Alors est-ce que le public français va trop loin ? Cette ligne évoquée par Alex De Minaur est-elle franchie ? Le public de Roland-Garros est-il un public d’Ultras ?. "Les gens vont dire : 'Ah non, mais là, c'était un peu trop', affirme Gilles Simon. J'ai envie de leur dire : 'Vous ne vous rendez pas compte comme on se fait gueuler dessus depuis 15 ans quand on va jouer dans les autres pays.' Là, c'est juste normal. Parce que quand j'ai joué Kyrgios en Australie, les mecs te hurlent dessus, et pas des trucs sympas. Tu te fais insulter tout le match. Je l'avais même dit à l'arbitre, il m'a dit : 'Je ne vais pas évacuer tout le stade.' J'ai dit : 'Oui, on est d'accord', donc c'est comme cela."
Hugo Gaston prévu en session de nuit ce samedi
Il y a les supporters, parfois il est vrai trop "excités" et puis il y a les choses inacceptables. Lors du match de Felix Auger-Aliassime sur le court 14 ce vendredi, le Canadien s’est fait directement insulter. On vous épargnera les termes ici. Le jeune homme de 21 ans s’en est plaint auprès de l’arbitre. La ligne dans ce cas-là est évidemment franchie, et largement.
Ce samedi un autre joueur risque de connaître l’enfer des sessions de nuit face à un Français sur le Court Philippe Chatrier. Holger Rune, 19 ans, 40ème mondial, y affronte Hugo Gaston, habitué des lieux. Jelena Ostapenko avait dû s’y boucher les oreilles, mercredi, après sa balle de match perdue contre Alizé Cornet.