Roland-Garros: l’inquiétude de Nadal pour sa blessure au pied

Rafael Nadal a écrit une nouvelle page de sa légende à Roland-Garros en éliminant Novak Djokovic au terme d’un combat homérique en 4h12 (6-2, 4-6, 6-2, 7-6), mardi en quart de finale de Roland-Garros. Et l’Espagnol a serré les dents pour étendre son aventure en dépit d’un mal qui le ronge depuis plusieurs mois au pied gauche: le syndrome de Müller-Weiss, une nécrose de l'os scaphoïde. A 35 ans, Nadal laisse entendre ces derniers jours qu’il pourrait s’agir du dernier Roland-Garros de sa carrière. Sa blessure l’inquiète même si le Majorquin fait tout pour maintenir en vie son rêve d’un 14e titre. La présence de son médecin à ses côtés l’aide en ce sens.
"Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi"
"Je suis très clair à ce propos, a-t-il confié sur la possibilité qu’il s’agisse de son dernier Roland-Garros. Je suis assez vieux pour ne pas cacher des choses. Je ne sais pas ce qui peut arriver après ici, j'ai ce que j'ai au pied. Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi. C'est tout. Je profite juste de chaque jour où j'ai la chance d'être là, sans trop penser à ce qui peut arriver dans le futur. Bien sûr je vais continuer à me battre pour trouver une solution, mais pour le moment, on n'en a pas. Les trois derniers mois et demi n'ont pas été faciles pour moi, c'est la seule chose que je peux dire. A Rome (élimination en huitièmes de finale mi-mai avec une douleur extrême au pied, ndlr), je n'avais pas mon médecin. Avec le médecin ici, vous pouvez faire des choses qui aident. Ce n'est pas le moment de parler de ça, mais je fais tout ce que je peux pour essayer de jouer ce tournoi dans les meilleures conditions possibles. Je ne sais pas ce qui peut arriver après honnêtement."
Mardi, Djokovic n’a vu "aucun problème" physique chez son adversaire qui a joué un niveau d’intensité stratosphérique. "Je suis surpris, oui, je ne vais pas mentir, sourit Nadal. Mais ce court est spécial pour moi, il a quelque chose d'unique. Et c'est vrai que le jour où j'en avais le plus besoin, j'ai réussi à jouer à un niveau que je n'avais pas il y a peu. Quand vous savez qu'il n'y a pas d'autre solution que de jouer avec ce niveau d'agressivité, cette intensité, mentale et dans tous les domaines du jeu, quand vous savez qu'il n'y a pas de plan B, que soit tu sors ton meilleur niveau, soit tu rentres à la maison, ça aide en quelque sorte à avoir une exigence envers soi-même qui t'aide à le faire. Après, c'est difficile surtout quand ça arrive après des mois sans l'avoir fait ni à l'entraînement ni en compétition. Je doutais de savoir si je serai capable d'être au niveau dont j'ai besoin pour avoir vraiment une chance. Ça veut dire beaucoup pour moi d'avoir réussi." Nadal a désormais rendez-vous vendredi face à l’Allemand Alexander Zverev.