Roland-Garros: le président de la FFT, Bernard Giudicelli, charge les joueurs français

Bernard Giudicelli - AFP
Pour la première fois depuis 2010, aucun Français n’a atteint les quarts de finale à Roland-Garros cette année. Et les juniors n’ont guère redoré le blason, Clément Tabur étant le dernier représentant en quarts. De quoi irriter mais pas forcément étonner Bernard Giudicelli, pour qui le problème est profond, comme il l’a confié au micro de RMC Sport ce mercredi.
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"Les joueurs français sont difficiles"
"Ça n’a pas été difficile pour les Français, ce sont les Français qui sont difficiles, lance d’emblée le président de la FFT. On a été élu depuis 108 jours. On ne peut pas révolutionner le monde du tennis. On s’est présentés parce qu’on sait que notre sport n’a pas suffisamment la culture de la gagne. Depuis qu’on a notre nouveau DTN, Jean-Luc Cotard, on travaille à une remise en cause en profondeur pour que les jeunes comprennent le tennis international, connaissent leurs adversaires très jeunes. Je suis Dominic Thiem depuis qu’il a quinze ans. Je l’ai vu évoluer avec Günter Bresnik. J’ai vu comment il l’a transformé alors qu’on était empêtré dans des repères qui ne sont plus les repères du professionnalisme."
"Qu’on arrête de se prendre pour ce qu’on n’est plus"
"On prend du retard des 12 ans, poursuit Giudicelli. Et à 18 ans, c’est trop tard. On a 19 jeunes engagés dans le tableau juniors, seuls trois sont arrivés au second tour. La Russie est la meilleure nation au monde mais on voit émerger des nations comme le Japon et l’Argentine. Il faut que les Français aient les yeux en face des trous et qu’on arrête de se prendre pour ce qu’on n’est plus. Il faut se remettre au boulot de façon très modeste et repartir à la conquête des titres majeurs."
"Il a manqué de la grinta"
Alors que seul Gaël Monfils a atteint les huitièmes de finale Porte d’Auteuil, Giudicelli juge que la délégation tricolore n’a pas témoigné d’assez de hargne sur les courts: "Ce qu’il a manqué aux Français pour aller plus loin, c’est la grinta. Quand un coach dit qu’un joueur peut passer huit heures sur les courts sous 45° et qu’il a des crampes au quatrième, c’est qu’il y a un problème. Il faut arrêter les mots. Il faut travailler selon les normes du tennis moderne. C’est-à-dire avoir une capacité physique, une caisse très tôt et aussi de travailler la tête."
"On a remis en cause des choses avec les filles"
Et si Kristina Mladenovic et Caroline Garcia ont, quant à elles, atteint le Top 8 sur l’ocre parisien, le président de la FFT a également une explication: "Si les filles ont mieux réussi, ce n’est pas un hasard. Elles ont pris un autre chemin car on a discuté, on a remis en cause certaines choses et elles se sont senties motivées et reconnues pour ce qu’elles étaient."
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