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Tennis: la saison galère se poursuit pour Paire, sorti au premier tour à Wimbledon

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Le 73e joueur mondial, Benoît Paire, s'est incliné pour son entrée en lice à Wimbledon, lundi, face à Quentin Halys (6-4, 1-6, 2-6, 4-6). La suite d'une saison catastrophique pour le joueur français.

"Je fais un rejet de ce sport. Quand je me retrouve sur un court, j'ai des boules d'angoisse. Je vois des personnes spécialisées, notamment un hypnotiseur. Mais ça risque d'être long..." Les quelques mots de Benoit Paire à sa sortie du cours, lundi, après sa défaite au premier tour de Wimbledon contre son compatriote Quentin Halys (6-4, 1-6, 2-6, 4-6), ont de quoi inquiéter. Ils sont la prolongation d'une saison galère pour le Français, dont les statistiques ne rendent pas vraiment hommage au joueur de 33 ans.

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4 victoires pour 19 défaites en 2022

18e joueur mondial en début d'année 2016, Benoit Paire est retombé à la 73e place du classement ATP en cette fin juin 2022. Un constat pas forcément explicite sur une aussi longue période de temps. Alors il suffit de se pencher sur les six derniers mois pour comprendre les difficultés éprouvées par l'un des chouchous du public tricolore sur les courts : depuis le 1er janvier, Paire affiche un bilan de quatre victoires pour 19 défaites, tournois Challengers compris.

Quant aux tournois du Grand Chelem, ses qualifications pour les 8es de finale à Roland-Garros et Wimbledon en 2019 ne sont plus qu'un lointain souvenir. Depuis, il a enchaîné les sorties de route précoces.

"Le tennis est le sport que j'aime le plus au monde, et en ce moment c'est celui que je déteste le plus"

Pour entrer un peu plus dans les détails, la dernière victoire du Français sur le circuit remonte au 16 mai dernier contre Emil Ruusuvuori sur terre battue à Genève (7-5, 5-7, 6-4). Avant cela, outre les deux succès en qualifications du Masters de Madrid - où il sera sorti au premier tour par Diego Schwartzman - Paire n'avait pas remporté le moindre match depuis un tournoi Challenger à Phoenix face au jeune Américain de 20 ans Emilio Nava (7-5, 6-2).

On pensait pourtant que le joueur tricolore était sur la pente ascendante en début d'année, après ses deux tours passés à Melbourne lors de l'Open d'Australie contre Thiago Moura Monteiro et Grigor Dimitrov, avant de s'incliner avec les honneurs contre Stefanos Tsitsipas en quatre sets. Mais le malaise était déjà latent et semble plus profond à en croire le principal intéressé, comme il l'a laissé entendre ce lundi.

"Sur le court, j'ai le dégoût du tennis donc c'est dur. C'est pour cela que mon autonomie a été très courte depuis Roland-Garros, j'ai dû jouer 3h30 au tennis en tout. Ce n'est pas beaucoup pour préparer un Grand Chelem. Mais dès que je mettais les pieds sur le court, j'avais envie de fuir donc ça ne servait à rien. Je voulais profiter un peu de ma famille, de mes amis, me poser pas mal de questions. C'est pour ça que j'ai pris des personnes pour m'entourer, des psys, un hypnotiseur, pour trouver des solutions au fait que le tennis est le sport que j'aime le plus au monde, et en ce moment c'est celui que je déteste le plus. Même si ce n'est pas pour tout de suite, ce sera pour l'année prochaine. Et si ce n'est pas le cas, et bah j'arrêterais... J'ai des choses beaucoup plus intéressantes à faire à côté."

Résoudre la crise de confiance, le challenge de Benoit Paire

Interrogé sur la possibilité d'observer une longue pause, comme il l'avait déjà laissé entendre quelques semaines plus tôt, Benoit Paire n'a pas confirmé cette éventualité : "Je vais encore travailler, essayer de trouver des déclics pour que ça revienne. Je trouve qu'aujourd'hui c'était un peu mieux qu'à Milan la semaine dernière. Quand je reviendrais ? Peut-être à Vérone sur un Challenger, ou alors à Gstaad. Je vais voir, je veux juste me sentir bien. Aujourd'hui, je suis venu pour jouer une exhibition sans points ATP, où il y a beaucoup d'argent et de plus en plus d'argent si on gagne des matchs. Je suis déçu pour ça (...) Je ne suis pas spécialement heureux dans ma vie, encore moins sur le terrain, donc je veux surtout retrouver du plaisir."

L'élément déclencheur de cette crise de confiance, lui, n'a pas encore été totalement trouvé. "Je me rappelle des balles de matchs à Buenos Aires, c'est un ensemble de choses, notamment au moment de conclure un match. J'ai eu 0 sur 12 balles de match à un moment donné, je n'arrivais plus à servir pour un set, et cela chaque semaine, chaque semaine... On ne s'en rend pas compte mais ça met des coups de massue à chaque fois. À Roland-Garros c'était le coup de trop, je me suis senti mal après le tournoi. Mais pour l'instant je n'ai pas trouvé la solution idéale."

CP