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Wimbledon: Paire ressent un "dégoût du tennis" mais se fait aider par un psy et un hypnotiseur

Benoit Paire a tenu une manche avant de s’écrouler face à Quentin Halys ce lundi lors du premier tour du tournoi de Wimbledon à Londres (6-4, 1-6, 2-6, 4-6). Après sa défaite, le joueur de tennis tricolore a partagé son mal-être et confirmé recevoir une aide psychologique pour aller mieux et retrouver du plaisir sur le court.

Retombé au 73e rang mondial, Benoit Paire connaît une période de doute sans précédent. Avec seulement cinq victoires sur le circuit ATP en 2022, le Français n'y arrive plus et a raconté son calvaire après une nouvelle défaite dès le premier tour de Wimbledon ce lundi face à son compatriote Quentin Halys (6-4, 1-6, 2-6, 4-6).

"Je dis simplement que sur le court j’ai un dégoût du tennis. C’est comme ça et c’est pour cela que mon autonomie a été très courte. Depuis Roland-Garros j’ai dû jouer trois heures et demies au tennis, peut-être, en tout. Donc ce n’est pas beaucoup pour préparer un Grand Chelem mais dès que je mettais les pieds sur un court j’avais envie de fuir. Donc cela ne servait à rien d’y aller et je préférais profiter un petit peu de mes amis et de ma famille, me poser pas mal de questions."

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Paire pense à arrêter en 2023 (si cela ne va pas mieux)

Au fond du gouffre physiquement, la faute à un manque de préparation physique et d'entraînement, Benoit Paire va surtout mal sur le plan mental. Au point que si les choses ne s'améliorent pas, il envisage de dire stop dès 2023.

"C’est pour cela qu’à ce moment-là j’ai pris des personnes pour m’entourer. Et essayer de trouver des solutions au fait que le tennis c’est le sport que j’aime le plus au monde et qu’en ce moment c’est le sport que je déteste le plus, a encore indiqué le joueur de 33 ans face à la presse. Il faut trouver ces solutions et même si ce n’est pas pour tout de suite cela sera pour l’année prochaine. Si ce n’est pas l’année prochaine, j’arrêterais et j’ai des choses beaucoup plus intéressantes aussi à faire à côté. Tout sera positif quoiqu’il arrive."

"Pas forcément heureux dans ma vie en ce moment"

Pour essayer d'aller mieux, l'Avignonnais a choisi de se faire entourer par des spécialistes. Désormais, un psychologue et un hypnotiseur vont l'appuyer et l'aider à trouver des ressorts pour aller mieux.

"Ces personnes avec moi c’est un psy et un hypnotiseur aussi. Je vois plusieurs personnes pour essayer d’aller un petit peu mieux. C’est vrai que je ne suis pas forcément heureux dans ma vie en ce moment, a lancé celui avait atteint le 18e rang mondial en 2016. Sur un court je prends encore moins de plaisir que dans ma vie donc c’est pour cela que je voulais faire une pause pour retrouver goût à ce sport. Je l’ai aimé et maintenant je le déteste. C’est juste difficile de se retrouver dans cet état quand on est sur le court."

Et de préciser sur l’idée de prendre une pause du tennis: "Je vais travailler et essayer encore de voir ces personnes pour discuter et essayer de trouver des déclics pour que cela revienne. Finalement le tennis j’ai toujours aimé donc pourquoi est-ce que du jour au lendemain cela me fait si peur? Je ne sais pas et c’est pour cela que je les vois, pour cela que je discute. Aujourd’hui je trouve que c’était un petit peu mieux qu’à Milan la semaine dernière. Après je ne joue pas du tout au tennis donc je ne suis pas entraîné, je ne suis pas prêt physiquement. Mais j’essaye de trouver des solutions et je ferai de mon mieux pour aller mieux le plus vite possible. Et si ce n’est pas cette année, ce sera l’année prochaine."

Peut-être un retour en Challenger ou à Gstaad "en famille"

Présent à Wimbledon, où aucun point ne sera distribué par l'ATP en raison de l'absence des joueurs russes, Benoit Paire a reconnu y jouer "une exhibition" avec "beaucoup d'argent" à la clé. Pour la suite, le Français ne sait pas encore trop quand il rejouera.

"Pas la deuxième semaine de Wimbledon, c’est sûr, a lâché Benoit Paire avec un brin d'autodérision. J’ai des choses à faire plus intéressantes. Après cela sera peut-être Vérone en Challenger. Ce sera peut-être ça ou peut-être Gstaad. Là j’irai en famille donc j’irai quoiqu’il arrive mais je vais voir. Je ne me prends pas trop la tête pour l’instant. J’essaye juste de profiter de la vie et de me sentir bien. Je suis mieux quand je suis en-dehors d’un court donc finalement ce n’est déjà pas mal."

Jean-Guy Lebreton avec Eric Salliot