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F1: la FIA ne veut plus voir les pilotes relayer des messages politiques, Hamilton prêt à riposter

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Alors que la nouvelle saison de Formule 1 s'ouvre ce week-end à Bahreïn, la Fédération internationale de l'automobile est accusée de saper la liberté d'expression des pilotes en interdisant les commentaires politiques, religieux et personnels sans accord préalable.

"Soyez discrets." C’est un peu le sens du message qu’a fait passer la Fédération internationale de l'automobile (FIA) aux vingt pilotes qui attaqueront ce dimanche à Bahreïn (départ 16h) la nouvelle saison de Formule 1. Selon une note publiée sur son site, l’instance explique qu’ils sont tout à fait autorisés à "exprimer leurs opinions sur toute question politique, religieuse ou personnelle" dans "leur propre sphère et en dehors du cadre des compétitions", comme lors d'interviews les week-ends de course. En revanche, "durant les moments-clés de toutes les compétitions de sport automobile, tels que les podiums, les hymnes nationaux et les activités officielles sur le terrain de jeu", les pilotes ne pourront pas exprimer leurs options, a fait savoir un porte-parole de la FIA, sauf "à titre exceptionnel et au cas par cas". Et la FIA ne plaisante pas.

Un message sur le casque d'Hamilton ?

Les pilotes ne respectant pas cette consigne pourront se voir infliger diverses sanctions, allant du simple avertissement à l'exclusion, en passant par une pénalité sur la grille. Il en faudra plus pour museler Lewis Hamilton.

Pilote parmi les plus engagés de la grille, le septuple champion du monde a déjà assuré que "rien ne [l]'empêcherait de parler des choses qui [l]e passionnent et des problèmes qui existent". Et d’ajouter : "le sport a une responsabilité - celle de toujours s'exprimer sur des sujets importants pour sensibiliser l'opinion, en particulier lorsque nous voyageons dans tous ces endroits différents". En septembre 2020, sur le circuit du Mugello, le Britannique avait par exemple revêtu un tee-shirt appelant à "arrêter les flics qui ont tué Breonna Taylor", une femme noire tuée par la police dans son appartement aux Etats-Unis.

Un acte qui avait conduit la FIA à revoir ses règles protocolaires lors des cérémonies d'après-course. Hamilton a-t-il prévu une action dimanche ? "Vous verrez. Vous me connaissez", a-t-il répondu, alors qu'il se murmure dans le paddock qu'il pourrait se présenter avec un casque spécial.

Il peut au moins compter sur le soutien d’Alexander Albon (Williams). "Beaucoup de gens nous considèrent comme les porte-parole des problèmes du monde, c'est la responsabilité des pilotes de sensibiliser les gens à ce type de situation", a estimé le Thaïlandais. Une opinion partagée par George Russell (Mercedes) : "Je ne peux pas imaginer qu'ils veuillent nous empêcher d'exprimer nos opinions personnelles. Cela fait partie de la liberté d'expression. Nous avons le droit de partager nos idées." Max Verstappen (Red Bull), double champion du monde en titre, a lui aussi fait part de son incompréhension : "Certaines personnes vont parler plus que d'autres, c'est vrai, mais je pense que cette mesure est un peu inutile. Cela fait partie de la liberté d'expression, nous avons le droit de partager nos idées."

RR