"C’est pour ça qu’il a été pris": comment Sylvain Francisco s’est mué en sauveur des Bleus contre la Slovénie

Malmenée par la Slovénie, ce samedi à l’occasion de la deuxième journée de l’EuroBasket, l’équipe de France a finalement arraché un précieux succès. Une performance qu’elle doit en partie à un Sylvain Francisco héroïque (32 points).

La question a brûlé les lèvres des amoureux de l’équipe de France tout l’été: qui allait pouvoir remplir l'immense vide laissé par l’absence de Victor Wembanyama pour sortir les Bleus de situations mal embarquées à l’EuroBasket? Sans leur géant de 2,24m, les vice-champions olympiques savaient que le leadership offensif était l’une des grandes interrogations de cette première compétition internationale sous les ordres de Frédéric Fauthoux. Sans se douter que la réponse tenait, pour cette rencontre contre la Slovénie du moins, dans un joueur d’1,79m.

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Malmenés par les coéquipiers de Luka Doncic, ce samedi à l’occasion de la deuxième journée de la phase de groupes, les Français ont fini par s’en sortir (103-95). Alors qu’ils ont dû attendre le début du quatrième quart-temps pour prendre péniblement les commandes du match, après avoir été menés de huit points au retour des vestiaires, les Bleus doivent notamment leur salut à Sylvain Francisco. Deux jours après avoir endossé le rôle du métronome face à la Belgique, jeudi en ouverture du tournoi (6 passes décisives, meilleur passeur de l’équipe), il s’est cette fois mué en scoreur fou pour tenir la dragée haute à Doncic et ses 39 points. Le meneur du Zalgiris Kaunas a compilé 32 points (à 9/15 au tir et 12/12 au lancer franc), 7 rebonds et 5 passes décisives. De quoi s’offrir la meilleure évaluation du match (40), au nez et à la barbe de Doncic (39).

Une performance rare en équipe de France

"C’était un match incroyable. Mais le plus important, ce n’est pas moi, toute l'équipe a fait des choses incroyables", a commenté le principal intéressé après la rencontre. "Mes trois points n'étaient pas là (2/8, NDLR), mais j'ai vu que quand j'étais agressif, soit j'avais un panier, soit une passe, soit une faute. C'est ça ma force.”

Histoire d'être le personnage central jusqu’au bout, son dernier panier a été à l’origine d’une grosse échauffourée et d’une fin de match chaotique, les Slovènes n’ayant pas apprécié de voir le meneur tricolore attaquer le panier alors que le sort du match était scellé - et après avoir serré la main de Doncic. Pas de quoi gâcher cette performance XXL et plutôt rare, Francisco étant seulement le 9e joueur de l’histoire de l’équipe de France à atteindre la barre des 30 points dans un EuroBasket, selon les chiffres de la Fédération. "Il nous a vraiment aidés dans les moments durs. Il a débloqué des situations. C'est génial de pouvoir jouer avec lui", a loué Zaccharie Risacher après la rencontre.

"Sylvain, c’est Sylvain, tout simplement"

Pas forcément le plus connu du grand public, l’ancien joueur du Paris-Levallois ne sort pas de nulle part. Ces deux dernières années, le natif du Val-de-Marne, considéré comme un véritable électron libre parfois difficile à canaliser dans sa première partie de carrière, a passé un véritable cap. D’abord au Bayern Munich en 2023-2024 (10,2 points et 3,2 passes en Euroligue), puis au Zalgiris Kaunas en 2024-2025 (14,6 points, 4,5 passes décisives en Euroligue). La saison dernière, il était tout simplement le meilleur marqueur et le meilleur passeur de la formation lituanienne. En Euroligue, il a d’ailleurs pris quelques coups de chauds similaires à celui de ce samedi soir , comme ses 33 points et 5 passes face au Bayern Munich fin janvier.

"Sylvain, c'est Sylvain, tout simplement", a résumé Guerschon Yabusele après la victoire face à la Slovénie. "C'est pour ça qu'il a été pris dans cette équipe, pour ce genre de matchs où il arrive à débloquer des situations à des moments compliqués. On a vu qu'il avait la main chaude donc on a continué à lui donner la balle."

Après avoir loué le travail de son meneur, Fauthoux a quant à lui tenu à mettre en avant le collectif, fidèle au discours qu’il martèle depuis le début de la préparation. "Collectivement, les autres ont été très bons dans le jeu sans ballon. Un joueur peut marquer autant sur pénétration si les quatre autres sont dans de bons espaces pour lui laisser l'accès au panier." Et quand on a la vitesse de Francisco pour avaler les espaces, le basket est tout de suite bien plus facile.

Felix Gabory, à Katowice (Pologne)