
EuroBasket : de Colo et Gobert jouent les patrons

Nando de Colo - AFP
Un panier à trois points, une passe décisive sublime en alley-oop pour le dunk de Rudy Gobert, deux fautes provoquées et quatre lancers réussis. Fin du deuxième quart-temps entre la France et la Russie ce mercredi à Montpellier. En un peu plus de deux minutes, Nando de Colo a transformé la rencontre. De +9 (34-26), l’écart en faveur des Russes passe à +2 (36-34). La France revient dans le match et n’en sortira plus. On dit merci qui ? Merci Nando. Comme d’habitude depuis le début de cet Euro. De Colo est certainement le joueur du cinq majeur tricolore le moins médiatisé. Mais pas le moins précieux. En quatre matches, l’arrière du CSKA Moscou a rappelé à tout le continent pourquoi il avait été l’un des meilleurs joueurs de la dernière édition de l’Euroligue.
L’ancien des San Antonio Spurs et des Toronto Raptors régale de son agressivité efficace, capable de mettre un tir de loin ou de livrer un caviar à ses partenaires quand la nécessité s’en fait sentir. Deuxième rebondeur des Bleus devant Gobert avec 5,75 prises par match, deuxième marqueur derrière Tony Parker avec 13,25 points de moyenne, meilleur intercepteur tricolore, De Colo réalise sa meilleure campagne en équipe nationale dans cet Euro. Libéré par le décalage de Nicolas Batum à l’aile (en lieu et place de Mickaël Gelabale) et son incorporation dans le cinq de départ au poste 2, le Moscovite a également profité du forfait de dernière minute d’Antoine Diot pour endosser de plus amples responsabilités et les assumer. Comme Rudy Gobert à l’intérieur suite à la défection d’Alexis Ajinça.
Gelabale précieux, Lauvergne actif
Plus en première ligne, le pivot du Utah Jazz ne s’est pas caché. Machine à contrer en défense, parfait dans son registre en attaque, Gobert est la tour de contrôle qui a trop souvent manqué au basket tricolore. A l’image de de Colo, il réussit parfaitement son début d'Euro à domicile. Que des belles perfs, avec tout de même un bémol en ouverture contre la Pologne. La Russie n’a pas échappé à la forme étincelante du duo, aussi bien en attaque qu'en défense : 13 points et 2 rebonds pour Nando, 12 points, 10 rebonds et 4 interceptions pour Rudy. Si Parker reste le patron du jeu et Boris Diaw celui du vestiaire, de Colo et Gobert s’affichent en piliers précieux de la réussite tricolore. Dans les actes comme dans les mots. « Dès qu’on ne joue pas avec notre agressivité, toutes les équipes peuvent nous tenir, a ainsi commenté sur RMC le premier comme un vieux briscard à l’issue du succès contre les Russes. Contre Israël, il va falloir rester soudé. »
Outre la confirmation des bonnes périodes pour de Colo, Gobert ou Gelabale (encore très bon en sortie de banc), cette victoire longue à se matérialiser (74-67) a offert quelques enseignements. Dans un match sans enjeu entre des Russes déjà éliminés et des Bleus la tête tournée vers Israël, qu’ils devront battre ce jeudi pour assurer la première place du groupe, les remplaçants avaient l’occasion de se mettre en valeur et de monter en puissance. Si Gelabale est toujours aussi précieux (8 pts, 4 rbd), si Joffrey Lauvergne a été très actif (11 pts, 7 rbd) et si Charles Kahudi s’est battu comme d’habitude en défense, Evan Fournier (0 pt en 15 minutes) a lui souvent fait de mauvais choix et a du mal à confirmer sa belle préparation, tandis que Leo Westermann a souffert au tir (0/3). Pas idéal tant l’apport du banc et l’efficacité des rotations seront des points essentiels dans la quête de la couronne continentale. Mais pour l’instant, avec quatre victoires en quatre matches, ça marche encore.