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Eurobasket: tout ce qu’il faut savoir sur la Pologne, adversaire des Bleus en demies et sensation de la compétition

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Avec Aaron Cel, membre de l’équipe qui affronte les Bleus en demi-finale de l’Eurobasket ce vendredi (17h15), il est le plus Français des basketteurs polonais. Pour RMC Sport, Mathieu Wojciechowski, actuel ailier du CSP Limoges et international polonais à une dizaine de reprises, détaille tout ce qu’il faut savoir sur une sélection qui écrit actuellement l’une des plus belles pages de son histoire.

Le parcours: "Avant l’Euro, ils étaient en sacrée galère !"

Mathieu Wojciechowski: "Ils ont eu un parcours complètement fou, on peut utiliser ce mot. Ils ont eu une préparation qui s’est super mal passée. Ça ne se passait pas super bien avec le coach, les joueurs remettaient en cause ses choix et ceux qu’il avait sélectionnés. En Pologne, les gens se demandaient si le coach allait dégager avant l’Euro, ça critiquait Ponitka parce qu’il a eu des histoires dans la presse. Donc, avant l’Euro, ils étaient en sacrée galère ! Mais ils ont réussi à créer un truc au début de l’Euro et à surprendre la République tchèque au premier match. Ils ont gagné les bons matchs, ça leur a donné beaucoup de confiance. Contre l’Ukraine, en 8e, ils font un match hyper solide. Et en quart, contre la Slovénie… J’étais choqué du résultat ! Quand les Slovènes sont revenus en fin de match, ils ont été super solides."

Les points forts: "Un basket carré"

"Ils ont une base, depuis plusieurs années, de joueurs qui sont performants en Europe et en Pologne. Ponitka, Cel, Slaughter, Sokolowski… Il y a cinq ou six joueurs qui sont là depuis des années en compétition internationale, donc ils savent comment jouer et comment ça se passe. Les leaders font un travail énorme depuis le début de la compétition. Beaucoup d’observateurs estiment que la France n’est pas une équipe, ils perdent beaucoup de ballons. C’est une opposition de style entre une équipe qui a des joueurs de fou à chaque poste et une autre qui a moins de talent mais qui joue un basket carré."

Les points faibles: "La fatigue et l’effet de surprise qui s’estompe"

"(Il réfléchit) C’est dur à dire, hein ! J’aurais pu évoquer la fatigue chez les cadres, qui jouent beaucoup de minutes. Mais, à chaque fois qu’un leader est un peu moins bien sur un match, il y a en autre qui prend le relais. Ce qui peut aussi leur jouer des tours, c’est peut-être que l’effet de surprise s’estompe."

Mateusz Ponitka, le joueur à suivre: "Un joueur au profil si particulier"

"Le joueur que les Français doivent surveiller, c’est Ponitka, sans hésiter. Il a un état d’esprit vraiment incroyable, il lâche rien, c’est un chien sur le terrain. Il a un moteur de fou, physiquement, il est très impressionnant. En plus, il a énormément progressé sur le jeu avec ballon. Avant, c’était vraiment un finisseur. Maintenant, tu te rends compte que c’est le deuxième meneur, il joue ailier mais il crée énormément de situations pour lui et pour les autres. Quand j’ai entendu que certaines rumeurs l'envoyaient à Monaco (il a finalement rejoint Reggio Emilia, en D1 italienne, ndlr), j’étais content, car je me suis dit que les gens allaient enfin découvrir ce joueur au profil si particulier. C’est le moteur de l’équipe."

Aaron Cel, le Franco-polonais: "C’était un espoir du basket français"

"Pour moi, c’est plus qu’un coéquipier, c’est un grand frère. On a énormément passé de temps ensemble, j'échange quotidiennement avec lui. En tant que joueur, il a tout du poste 4 moderne, shooteur et capable de défendre sur plusieurs positions. Il apporte une certaine sérénité et une confiance à cette équipe, il a énormément d’expérience. Ce n’est pas un joueur flashy, mais c’est un très bon joueur de rôle."

"C’était un espoir du basket français, il était dans les équipes nationales en jeunes. Quand il était au Mans, il faisait partie des petits jeunes qui allaient jouer en pro, mais ça ne s’est pas super bien passé. Après, il est parti faire une deuxième carrière en Pologne qui est encore plus folle."

Igor Milicic, le coach: "Une légende en Pologne"

"J’ai joué pas mal de match contre lui quand j’étais dans le championnat polonais. C’est une légende en Pologne car il a gagné des titres dans les grands clubs polonais, en tant que joueur et en tant que coach. C’est un coach spécialiste des changements de défense. Il a essayé de mettre ça en place avec la sélection mais il s’est vite rendu compte que c’était pas forcément ce qui marcherait sur la scène internationale. Tu sens qu’il a bien adapté son coaching. Tactiquement, contre les grosses équipes, il s’en sort bien. C’est un coach jeune (46 ans, ndlr), mais il est tactiquement très pointu."

Le prono: "+3 Pologne!"

"C’est dur… Depuis le début, je dis en rigolant à Aaron (Cel) qu’ils ont la meilleure équipe d’Europe ! Sur l’euphorie, je vais me mouiller et je vais dire +3 pour la Pologne."

Felix Gabory Journaliste RMC Sport