Euroligue: où en est Evan Fournier, de retour sur le parquet d’un club français pour la première fois depuis plus de 12 ans

Il n’a plus remis les pieds sur un parquet français pour disputer un match en club depuis le 16 mai 2012. Il y a 12 ans et demi, Evan Fournier avait fait ses adieux à la Pro A (preuve que l’époque est lointaine) sur une défaite de Poitiers, son club pendant deux saisons, face à Orléans (83-67). Après une longue odyssée en NBA, le scoreur tricolore fait son retour ce mercredi soir à l’occasion de la 13e journée d’Euroligue entre Monaco et l’Olympiacos (19h).
Dans une impasse en NBA, le double vice-champion olympique (2021 et 2024) a décidé de se lancer un nouveau défi en s’engageant à la fin de l'été avec le club grec, monument du basket européen. Accueilli comme une véritable rock-star à l’aéroport d’Athènes, le natif du Val-de-Marne a d’abord mis un peu de temps avant de prendre possession de la grande scène qui lui est offerte.
Fournier: "Il m'a fallu du temps pour me sentir quelqu'un à part entière dans le groupe"
Sur ses six premiers matchs d’Euroligue, Fournier a tourné à 9,8 points de moyenne, avec un manque de réussite au shoot (1/7 le 25 octobre lors de la défaite face au Bayern Munich, 4/15 le 29 octobre dans la victoire contre le Real Madrid). Le principal intéressé a lui-même décrit ce début de saison comme "inconsistant", comme il l’a confié dans les colonnes de L’Equipe.
"Je suis encore en période d'ajustement", a ajouté l’ancien joueur du Orlando Magic et des New York Knicks. "Ce n'est pas une question d'adaptation au jeu européen, que je connais pour avoir été formé ici et de par les compétitions FIBA tous les étés. La difficulté, c'est de découvrir une nouvelle philosophie, un coach, tes coéquipiers. Quand tu ne connais qu'un truc pendant douze ans et que tu changes de pays, de culture, de basket, c'est un process. Il m'a fallu du temps pour me sentir quelqu'un à part entière dans le groupe. J'ai besoin, viscéralement, de me sentir chez moi pour être bien dans mon basket. J'ai aussi presque arrêté de regarder la NBA, je me concentre sur les matchs d'Euroligue. Je veux apprendre, m'imprégner des tendances, du profil des équipes, décrypter ses joueurs."
Six matchs d'Euroligue pour se chauffer
Collectivement, l’Olympiacos a également débuté la saison en toussotant, avec trois défaites sur les cinq premiers matchs d’Euroligue. Avant d’enclencher la marche avant, sous l’impulsion d’un Fournier retrouvé. Depuis le 31 octobre, Fournier, qui a progressivement "commencé à comprendre comment et où prendre (ses) tirs", n’est jamais descendu sous la barre des 15 points, avec notamment trois sorties à 20 points ou plus.
Après avoir tourné à 9,8 points lors de ses six premiers matchs européens, Fournier a presque doublé ce total sur les six matchs suivants, avec 18,7 points de moyenne sur cette période. Dans le même temps, l’Olympiacos a enchaîné les victoires pour remonter à la troisième place de l’Euroligue (8 victoires-4 défaites), derrière Fenerbahçe et le très surprenant Paris Basket.
Les stats d’Evan Fournier en Euroligue cette saison:
- Six premiers matchs: 9,8 points (à 36,6% au tir)
- Six matchs suivants: 18,7 points (à 51,3% au tir)
- Saison: 14,2 points (à 45% au tir)
Avec 14,2 points de moyenne (à 45% au tir, dont 38,6% à trois points), Evan Fournier est le 16e meilleur marqueur d’Euroligue et le deuxième scoreur de son équipe, derrière Sasha Vezenkov (18,5 points), MVP de la compétition en 2023. Surtout, le Français s’est montré décisif lors de matchs couperet, à l'image de sa magnifique performance lors de la victoire dans le bouillant derby d’Athènes face au Panathinaïkos, champion d’Europe en titre, le 8 novembre (8e journée d’Euroligue). Ce soir-là, Fournier a terminé meilleur marqueur du match avec 22 points (à 4/6 à trois points), sa meilleure performance de la saison. De quoi définitivement conquérir le cœur du public de l’Olympiacos.
"C'est le genre de public où il faut mériter", résume Fournier auprès de L'Équipe. "Quand ils voient qu'on se bat comme des chiens, ils ont plus de répondant. Je ne veux pas juste jouer au basket ici, je veux vivre une vraie histoire, une aventure humaine exceptionnelle, avec eux." Ça passera notamment par une belle performance à Monaco, pour marquer au fer rouge ce grand retour sur le parquet d’un club français.