NBA: que doivent faire les San Antonio Spurs à la draft pour entourer Wembanyama?

Il n’est plus apparu sur un parquet NBA depuis plus de deux mois et une performance majuscule face aux Denver Nuggets. Le 13 avril, pour son tout dernier match de saison régulière, Victor Wembanyama s’offrait un véritable récital pour faire tomber les champions en titre (34 points, 12 rebonds, 5 passes, 2 contres). Le point final d’une saison rookie entrée dans l’histoire.
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Après ces débuts retentissants, dont l’onde de choc risque de se propager jusqu’aux Jeux olympiques de Paris, Victor Wembanyama est d’ores et déjà tourné vers la saison 2024-2025. Avec une interrogation principale: qui pour venir prêter main forte au phénomène tricolore?
"Prendre le meilleur joueur disponible" plutôt qu’un profil précis
Avec 7 victoires en 11 matchs, les San Antonio Spurs ont su enclencher une dynamique intéressante sur la fin de la saison. En pleine reconstruction, l’effectif a cependant terminé l’exercice 2023-2024 avec le troisième pire bilan de toute la ligue (22 victoires, 60 défaites). Ça tombe bien, le principe-même de la draft, organisée dans la nuit du 26 au 27 juin (1er tour) et du 27 au 28 juin (deuxième tour), offre aux moins bonnes équipes la possibilité de sélectionner les meilleurs espoirs de la planète. Et donc d’imaginer un avenir encore un peu plus radieux dans le Texas.
"Ils ont leur franchise player pour les 15 prochaines années. Ça, c’est cool (rire). Maintenant, il faut bâtir autour de lui", résume Emmanuel Le Nevé, du média Envergure, spécialiste de la draft.
Avec le choix N°4 et le choix N°8, les Spurs (qui ont également les choix N°35 et N°48 au second tour) ont deux belles cartouches pour renforcer un effectif qui a besoin de talent à tous les postes. Les dirigeants texans ont toujours la possibilité d’inclure leurs picks de draft dans le cadre d’un échange pour un joueur référencé. Ces dernières semaines, les noms de Trae Young (Atlanta Hawks) ou de Darius Garland (Cleveland Cavaliers) ont notamment été cités. Mais les Spurs n’en sont qu’aux premières étapes de leur processus de reconstruction et la tendance est plutôt à l’ajout de jeunes joueurs à fort potentiel.
En dehors de Devin Vassell (et encore?), tous les joueurs peuvent être délogés du cinq majeur. Au regard des nombreux besoins pour compenser les manques de l’effectif, difficile de cibler un profil précis. "Un profil qui saute aux yeux? Non. C’est une équipe qui a besoin de talent, donc ils ont besoin de tout. Ils ont la chance d’avoir deux choix dans le top 10, donc ils prendront le meilleur joueur disponible", assure Emmanuel Le Nevé. "Tout le monde veut jouer avec Victor, donc si les Spurs ont un joueur et un poste précis en tête à la free agency, il y a plus de possibilités qu’il accepte pour avoir l'opportunité de jouer avec Victor. On parle beaucoup de l’obligation de prendre un meneur. Mais si Zaccharie Risacher est encore dispo en N°4, il répond complètement aux attentes et aux besoins des Spurs."
Risacher, Sarr ou Salaün pour une connexion française?
La probabilité de voir Zaccharie Risacher débarquer aux Spurs existe. Ce n’est cependant pas la plus probable, la tendance étant plutôt à une draft de l’ailier de Bourg-en-Bresse dans le top 3. Idem pour Alexandre Sarr, annoncé sur le podium de cette cuvée 2024 aux côtés de Risacher. S’ils ont vraiment un coup de coeur, les Spurs ont toutefois l’opportunité d’effectuer un échange pour avoir un choix de draft plus haut. Ils pourraient par exemple mettre en place un package incluant leurs deux choix de draft (N°4 et N°8) en échange d’un pick leur permettant de sélectionner Risacher ou Sarr sur le podium.
Selon ESPN, Risacher plaît beaucoup aux dirigeants de San Antonio. Avec un profil de 3&D (shoot à trois points et défense), il coche toutes les cases d’un ailier moderne. D’après le média américain, la proximité entre Risacher et Wembanyama, qui ont évolué tous les deux à Lyon-Villeurbanne lors de la saison 2021-2022, pourrait également peser dans la balance.
"Je ne connais probablement personne de plus talentueux que lui dans cette cuvée de draft", disait d'ailleurs de lui Wembanyama au cours d’un entretien à ESPN.
Tidjane Salaün, troisième représentant tricolore attendu dans le top 10 de la draft, apparaît également comme une option plus que crédible. Il y a quelques jours, un certain Tony Parker a posté une story Instagram dans laquelle on apercevait le poste 3-4 de Cholet en plein workout dans les installations des Spurs. Joueur athlétique, polyvalent, bon défenseur, sûr de lui et dôté d’une énergie folle, Salaün est également décrit comme un très gros bosseur. Une qualité qui ne laissera pas Gregg Popovich indifférent.
Topic, Buzelis, Sheppard, Dillingham, Clingan...
En partant du principe qu’ils vont cibler le meilleur joueur possible, peu importe son poste, de nombreuses possibilités s'offrent aux Spurs. Si l’on se fie aux différentes mock drafts, Nikola Topic (Serbie, Étoile Rouge de Belgrade, meneur-arrière), Matas Buzelis (Lituanie, G-League Ignite, ailier-ailier fort), Stephon Castle (USA, UConn Huskies, arrière-ailier), Reed Sheppard (USA, Kentucky Wildcats, meneur-arrière), Dalton Knecht (USA, Tennessee Volunteers, ailier-ailier fort) ou encore Rob Dillingham (USA, Kentucky Wildcats, meneur) sont les noms qui reviennent le plus souvent aux alentours des choix N°4 et N°8.
Avec leur profils de joueurs internationaux, Nikola Topic - victime d’une rupture partielle d’un ligament du genou - et Matas Buzelis s’inscrivent dans la pure tradition des San Antonio Spurs. ESPN préfère miser sur le meneur Reed Sheppard, considéré comme le meilleur shooteur à trois points de cette cuvée de draft, une donnée capitale pour offrir du spacing à Wembanyama. Le média américain cite également Rob Dillingham, qui pourrait être un partenaire idéal de Wembanyama sur pick & roll.
Annoncé dans le top 10 (voire le top 5), le pivot américain Donovan Clingan, champion NCAA en avril dernier avec les Huskies de UConn, est également une option crédible. Du haut de ses 2,18m, il pourrait former un duo de géants dans le secteur intérieur des Spurs. "Honnêtement les deux peuvent jouer ensemble. Les Spurs se retrouveraient avec une raquette où personne ne peut marquer. Tu aurais deux mecs avec 2,30m d’envergure", détaille Emmanuel Le Nevé.
"S’ils prennent un mec comme ça, tu as ta raquette pour les 10-15 prochaines années. Donovan Clingan, c’est potentiellement un Rudy Gobert", assure le spécialiste du scouting.
Parmi ses coups de coeur, Emmanuel Le Nevé cite également Cody Williams (USA Colorado Buffaloes, ailier), Kyshawn George (Suisse, Miami Hurricanes, ailier), Tyler Smith (USA, G-League Ignite, ailier fort-pivot) ou encore Yves Missi (Cameroun, Baylor Bears, pivot). "On dit que cette draft est assez faible mais il y a quand même pas mal de bons petits joueurs qui peuvent éclore", conclut Emmanuel Le Nevé. "Il n’y aura peut-être pas de franchise player, mais des options 3 ou 4, des role players de haut niveau. Il y aura quelques joueurs qui seront All Star là-dedans." Reste à savoir si l’un d’eux finira dans le giron des Spurs.