NBA: Rudy Gobert, un départ inéluctable du Utah Jazz

Le départ du pivot du Jazz n’a surpris personne. Ses tensions avec Donovan Mitchell, la mauvaise campagne de playoffs de Utah cette saison, ont rendu la situation invivable à Salt Lake City. La franchise a tranché entre Mitchell et Gobert et a donc envoyé son Frenchy présent depuis neuf ans, triple meilleur défenseur NBA, à Minnesota.
En 2020, le natif de Saint-Quentin avait pourtant signé une extension monumentale de cinq ans et 205 millions de dollars (196 M€). Le Jazz se sépare de son plus gros salaire. Un trade qui est une bonne chose, selon le capitaine de Gobert en équipe de France, Nicolas Batum: "C’est bien pour lui. Il fallait un changement, un nouveau départ surtout pour lui. C’est une équipe qui est pas mal, ils nous ont sorti (en play-in cette année). En NBA, il n’a pas forcément été jugé ou utilisé à sa juste valeur".
Triste de quitter Utah
C’est dans un message posté sur les réseaux sociaux que Gobert a fait ses adieux au Jazz, sa franchise de toujours qui l’avait drafté en 2013 en 27e choix. Même s’il savait qu’un départ serait inéluctable, l’émotion et la tristesse de partir du Jazz est réelle pour Gobert. La NBA est ainsi faite, les joueurs peuvent être échangés sans qu’on leur demande leur avis, sauf à de très rares exceptions. Depuis la fin de la campagne de play-offs du Jazz, terminée après seulement un tour avec une défaite face aux Mavs de Doncic, les rumeurs étaient insistantes sur un changement à venir pour Utah.
Le premier élément déclencheur est la volonté de Quin Snyder, le coach, de prendre du recul. Il est l’entraîneur qui avait fait confiance à Gobert, le propulsant parmi les meilleurs intérieurs de la ligue. Parce que Gobert est un pivot rare, beaucoup de franchises sont venus au renseignement et d’autres options ont été sur la table. Certains analystes NBA auraient bien vu Gobert aux Chicago Bulls, en échange du francophone Nikola Vucevic. Ce dernier s’est d’ailleurs amusé sur les réseaux sociaux, en disant que son offre pour une maison dans l’Utah avait été refusée.
Un nouveau coéquipier pas fan du pivot
Les archives ressortent toujours. En décembre 2021, interrogé sur les meilleurs protecteurs de la raquette, Anthony Edwards, arrière des Timberworlves et donc nouveau coéquipier de Gobert, avait déclaré à l’époque à propos du Français que son équipe venait d’affronter et qui avait été dissuasif: "Je crois qu’il est rentré dans la tête des joueurs, pourtant il ne contrait pas de tirs. Les gars attaquaient le cercle, puis se disaient: «Oh, il y a Rudy Gobert». Pour moi, le meilleur protecteur d’accès au cercle est Porzingis. À chaque fois que je l’attaque, je ne peux pas marquer de double-pas. Je ne comprends pas comment on n'aa pas pu concrétiser face à Gobert. Je ne ressens aucune crainte face à lui".
Les dirigeants des Wolves ont déjà une première situation à désamorcer, alors qu’ils viennent de sacrifier énormément pour attirer le triple meilleur défenseur de la NBA. Minnesota a cédé cinq joueurs, aucune star mais surtout quatre choix de premier tour pour les drafts (2023, 2025, 2027, 2029). Pour se donner une chance d’être champion NBA, les Wolves ont donc donné beaucoup à Utah pour que Gobert soit transféré.
Selon les différents analyses NBA, Minnesota est aujourd’hui un prétendant sérieux pour la saison prochaine et peut viser a minima une finale de conférence. Minnesota a peut-être aujourd’hui la meilleure raquette de la NBA avec Karl Anthony-Towns et Rudy Gobert, associée à une paire d’arrières D’Angelo Russell (26 ans)–Anthony Edwards (20 ans) extrêmement talentueuse. Rudy Gobert sera le troisième Français à porter les couleurs des Timberwolves après Mickaël Gelabale en 2013 et Ronny Turiaf en 2014.