Amstel Gold Race: Mathieu Van der Poel, la nouvelle star du cyclisme

Dimanche, Mathieu Van der Poel ponctuera sa première campagne de classiques par l'Amstel Gold Race, chez lui, maillot de champion de Pays-Bas sur le dos. Après sa victoire sur la Flèche-Brabançonne, la nouvelle star du cyclisme se positionne en grandissime favori.

Mathieu Van der Poel déteste perdre. C'est un spécialiste reconnu, son grand-père Raymond Poulidor qui témoigne: "Quand il avait cinq-six ans, Mathieu faisait la course avec son grand frère (David) jusqu'au portail de leurs parents. Ah fallait les voir ! Parfois, il balançait son aîné dans les haies pour l'emporter et s'il perdait, il ne voulait pas rentrer à la maison."

Mercredi, après sa victoire au sprint face à Julian Alaphilippe sur la Flèche-Brabançonne, Van der Poel déclarait: "J’ai toujours eu la pression donc j’ai envie de dire que ça ne me fait plus rien” face aux médias qui le propulsent déjà favori de l'Amstel Gold Race, première course des Ardennaises dimanche prochain. A domicile, Van der Poel retrouvera Alaphilippe, Sagan et les autres. Mais attire déjà toute l'attention, pour sa dernière course sur route avant sa coupure, pour retrouver d'autres terrains.

Van der Poel vise les Jeux olympiques de Tokyo en 2020 ... en VTT

A 24 ans, Mathieu Van der Poel est l'attraction du début de saison 2019. Spécialiste du cyclo-cross l'hiver, du VTT l'été, le Néerlandais a décidé de participer pour la première fois aux plus grandes classiques sur route. Sa passion pour le cyclo-cross est simple: "L'hiver, je m'ennuyais à ne rien faire. Je prenais un vélo de cyclo-cross (...) et je partais rouler dans les bois, longtemps, parfois 120 kilomètres. "

La victoire est une habitude pour Van der Poel. Champion du monde et d'Europe actuel de cyclo-cross, discipline majeure en Belgique et aux Pays-Bas, le prodige s'est transformé en ogre de sa discipline, capable de signer 32 victoires sur 39 courses disputées en une saison. Polyvalent, il se fixe comme objectif les Jeux olympiques de Tokyo en 2020 en VTT. Avant pourquoi pas de se consacrer définitivement à la route.

Pour Poulidor, Van der Poel sera "un jour au départ du Tour pour le gagner"

Le nouveau phénomène du cyclisme détonne. Pour l'heure, il court avec une formation de deuxième division, avec laquelle il a un contrat jusqu'en 2023. Ce qui ne l'autorise pas à participer au Tour de France. Mais Mathieu est suivi depuis longtemps par les plus grandes équipes, dont celle de Deceuninck Quick-Step, formation de Patrick Lefevere: "Mathieu est un tueur en course. J'ai eu son père dans l'équipe. Quand Mathieu avait à peine dix ans, il m'a dit "toi, tu n'as pas encore vu mon dernier petit garçon."

Car Van der Poel est un patronyme. Son père Adrie, a gagné l'Amstel Gold Race en 1990, le Tour des Flandres en 1986 et Liège-Bastogne-Liège en 1988. Soit les plus grandes classiques. Mathieu marche désormais dans les traces du paternel, marié avec la fille de Raymond Poulidor. Son grand-père, 8 podiums sur le Tour de France, lançait en 2017: "Un jour, il sera au départ du Tour et il sera même un des favoris pour la victoire finale. Regardez Eddy Merckx. A ses débuts, personne ne pensait qu'il serait capable de tenir en montagne. Je pense que Mathieu est du même calibre." Et si Poulidor, souvent deuxième derrière Merckx le dit, on veut bien le croire.

Guillaume Lepère