Championnats d’Europe en Drôme-Ardèche, Paris-Tours… Après les incidents sur la Vuelta, quels risques pour les prochaines courses cyclistes en France?

Il ne reste qu’une semaine à la sélection israélienne pour confirmer sa présence aux championnats d’Europe, du 1er au 5 octobre en Drôme-Ardèche. Selon nos informations, un hôtel lui est déjà réservé depuis plusieurs mois, mais les récents incidents survenus sur la Vuelta retardent son inscription car les coureurs sont inquiets. Même si Israël devrait venir avec son propre service de sécurité, comme c’est le cas sur chaque compétition où le pays est engagé, la présence de l’équipe aurait une grande influence sur le nombre de forces de l’ordre déployées par la France pour l’événement. Notamment s'ils venaient à être au départ des contre-la-montre, plus difficiles à sécuriser car les coureurs partent un par un.
Sur la Vuelta, des coureurs d'Israël-Premier Tech avaient d’ailleurs été ciblés par les manifestants pro-palestiniens, lors du chrono de la cinquième étape. Le deuxième contre-la-montre du Tour d’Espagne avait, quant à lui, été réduit de moitié. L’année dernière, ils étaient 14 coureurs israéliens engagés pour les championnats d’Europe à Limbourg, dans les Flandres belges, et cinq d’entre eux ont participé aux épreuves de contre-la-montre.
Les autorités françaises envisagent aussi un dispositif important sur Paris-Tours, le 12 octobre prochain. Car l’équipe Israël-Premier Tech de Sylvan Adams, proche de Benyamin Netanyahu, qui avait suscité les crispations sur la Vuelta, devrait être au départ. De leur côté, les organisateurs des deux courses en France comptent sur le fait que les Français soient moins engagés que les Espagnols sur cette thématique. Mais l’Ardèche est connue pour être un département assez protestataire et près de 50.000 personnes sont attendues pour chaque journée d’épreuve.
Le Grand départ de Barcelone du Tour de France en 2026 remis en cause?
Quelques jours après l’arrivée chaotique de la Vuelta à Madrid, le Grand départ du Tour de France 2026 à Barcelone est désormais au cœur des débats. Ce mardi 16 décembre, David Escudé, conseiller aux sports de la ville, a demandé l’exclusion d'Israel-Premier Tech avant le départ de la Grande boucle l’année prochaine. "Nous voulons que les équipes qui concourent sous le drapeau israélien, de la même manière que cela s'est produit avec la Russie, cessent de concourir sous ce drapeau." Une prise de position qui concorde avec celle de l'État espagnol, dont le premier ministre avait partagé son admiration pour les manifestations pro-palestiniennes en marge de la Vuelta.
"Pour organiser un tel événement (le Grand départ du Tour de France), on a besoin des forces de l'État, que ce soit la police, la gendarmerie, la préfecture, au même titre que les partenaires privés, publics", déclare le sélectionneur de l’équipe de France Thomas Voeckler. "On ne peut pas organiser une course de cette ampleur sans l'État. Donc la question se pose, parce que c'est tellement dur à organiser et on ne peut pas se permettre de prendre le moindre risque. J'ignore totalement quels sont les plans d'ASO (l’organisateur du Tour de France, NDLR), mais c'est vrai que ce n'est pas un organisateur réputé pour organiser une course avec la moindre incertitude."
Seule l’Union cycliste internationale serait habilitée à interdire la présence d'Israël sur les courses. Mais pour l’heure, l’institution insiste sur sa neutralité politique et a remis en cause, dans un communiqué publié lundi 15 septembre, "la capacité de l’Espagne à accueillir de grands événements sportifs".