RMC Sport

Cyclisme: Retour sur 4 ans de malheur après la nouvelle chute d'Alaphilippe lors des Mondiaux

placeholder video
Parti à terre ce dimanche à plus de 200 kilomètres de l'arrivée puis évacué à l'hôpital de Zurich pour soigner son épaule gauche déboîtée, Julian Alaphilippe a encore abandonné à l'occasion du Mondial sur chute. La dernière d'une très longue série pour l'Auvergnat lors des grands rendez vous.

2024 à Zurich, une chute "bête", un Julian pas assez "vigilant"

On avait quitté Julian Alaphilippe vendredi soir plein d’ambitions après la traditionnelle conférence de presse d’avant course. Le Français se disait en meilleure forme qu’aux JO, où il avait été loin d’être ridicule sans peser toutefois sur la course. On l’a retrouvé ce dimanche dévasté moralement après sa chute au bout de 35 kilomètres seulement d’une course où il ambitionnait de se parer pour la troisième fois de sa carrière du maillot arc en ciel de champion du monde. 

Une chute "bête" selon les propos de Thomas Voeckler son sélectionneur entraînée par un moment où il n’était pas "vigilant" et tout s’est arrêté, épaule déboîtée et casque légèrement éraflé signe d’un choc au niveau de la tête. Un fait de course "lourd de conséquences", ajoutait Thomas Voeckler. "On a pris un coup au moral en perdant Julian", reconnaissait son coéquipier Romain Bardet après la course. 

Souvent au tapis ces dernières saisons, Julian Alaphilippe pourrait-il avoir été affecté moralement par le décès de la jeune suissesse Muriel Furrer après sa chute lors de la course junior féminine jeudi? "Aucun rapport", balaye Thomas Voeckler qui reconnait malgré tout un aspect psychologique. "Est ce qu'un coureur qui tombe deux, trois ou quatre fois de suite commence à avoir un peu peur et avoir des appréhensions contre-productives en course? Oui. Mais là ça faisait un moment qu’il ne s’était pas foutu en l’air Julian."

"Ce n'est jamais que de la faute de la malchance", explique de son côté l'ancien coureur Jérôme Coppel désormais consultant pour RMC Sport. "C'est un funambule mais il joue quand même de malchance." Julian Alaphilippe doit passer de nouveaux examens ce lundi pour déterminer sa durée d'indisponibilité. Le reverra-t-on courir sous les couleurs de Soudal Quick-Step ? Rien n'est moins sûr.

Strade Bianche, mars 2024

Pris notamment avec son coéquipier Paul Magnier dans une chute, Julian Alaphilippe doit ce jour-là abandonner la course, une semaine après une première chute sur l'Omloop Het Nieuwsblad. Tout sauf un détail pour le oureur de Soudal Quick-Step qui continuera son printemps cycliste jusqu'au Tour des Flandres sans pouvoir du tout être à 100%. 

La raison de cette méforme : il courrait depuis sa chute en Toscane avec une micro-fracture du péroné qui ne l'a pas empêché tout de même de se classer neuvième de Milan-San Remo. Une fracture qu'il ne souhaitait pas révéler afin de ne surtout pas se chercher d'excuses pour justifier ses résultats décevants.

2022, annus horribilis de Julian Alaphilippe

L'image aurait pu prêter à sourire début mars sur les Strade Bianche quand Julian Alaphilippe, emporté par une rafale de vent, avait ce jour-là fait un impressionnant soleil avec son vélo retombant au sol après un salto avant parfaitement maîtrisé. Plus de peur que de mal à l'époque pour Julian Alaphilippe qui repartira sans trop de bobos et pourra finir la course, s'imposant même un mois plus tard lors de la deuxième étape du Tour du Pays Basque.

Pourtant, fin avril, lors de Liège-Bastogne-Liège, Julian Alaphilippe connaîtra la pire journée de sa carrière sur le vélo. Dans une descente à plus de 60 km/h, il sera emporté dans une chute collective et heurtera de plein fouet le tronc d'un arbre en contrebas de la route. Au micro de RMC, Romain Bardet s'exprimera en larmes sur cette scène dont il a été le premier témoin. "Je suis tombé de son côté, je l'ai vu trois mètres en contrebas. Il m'a dit : 'je ne peux pas bouger, je ne peux pas bouger'. Personne n'arrivait. Ça a duré une éternité, j'avais vraiment peur. Il ne pouvait plus bouger. C'était vraiment choquant comme scène."

Bilan, après une belle frayeur et un transfert à l'hôpital pour le porteur cette année là du maillot de champion du monde: un pneumothorax, plusieurs fractures au niveau des côtes et de la clavicule. Une chute qui marquera profondément Julian Alaphilippe d'un point de vue mental.

Pourtant, le Montluçonnais remontera vite sur le vélo et disputera même la Vuelta à la fin de l'été 2022. En pleine montée en puissance, il chutera de nouveau lors de la 11ème étape de ce Tour d'Espagne. Evacué sur civière, on lui diagnostiquera alors une luxation de l'épaule. Il traversera ensuite l'automne sans peser sur les quatre courses sur lesquelles il s'alignera. Des mondiaux de Wollongong en Australie au Tour de Lombardie terminé à une anonyme 51e place.

2020, la tuile lors du Tour des Flandres

L'image était si belle en cet automne cycliste. Le trio des enfants pas sages jouait encore des tours à tout le monde. 2020 année étrange sous le signe du Covid, où Julian Alaphilippe tout récent champion du monde a le privilège unique de disputer juste après le mythique Tour des Flandres avec son maillot arc-en-ciel. Il s'échappe pour un truel annoncé d'anthologie avec le Néerlandais Mathieu Van der Poel et le Belge Wout Van Aert.

Mais à 35 km de l'arrivée, Alaphilippe chute, percuté par une moto de l'organisation dans un probable moment d'inattention lors duquel il était en train de parler à sa radio. Impossible d'éviter le véhicule, chute et double fracture de la main droite. Fin de saison, mais 2021 sera encore belle avec un nouveau titre de champion du monde notamment.

AS