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Mondiaux de cyclisme: "Il faut savourer le bonheur d'avoir Alaphilippe", confie Cosnefroy

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Benoit Cosnefroy confie à RMC Sport sa joie de faire partie de la sélection française pour les championnats du monde de cyclisme, qui ont lieu jusqu'au 29 septembre dans le Yorkshire. Le jeune puncheur de 23 ans a pour mission d'aider Julian Alaphilippe à chercher le titre.

Benoit Cosnefroy est cette année, dans le Yorkshire, le benjamin de la sélection française aux championnats du monde de cyclisme. Huitième et dernier homme appelé par le sélectionneur Thomas Voeckler pour épauler Julian Alaphilippe, le champion du monde espoir 2017 ne s’attendait pas du tout à disputer la course de dimanche. Jusqu'à un SMS reçu il y a moins de deux semaines, après le Grand Prix cycliste de Montréal. Il s'est confié auprès de RMC Sport.

Benoît, c’est presque une bénédiction d’être ici?

Oui, c’est un honneur d’être appelé dans l’équipe élite. Ma dernière sélection remontait à Bergen en 2017 (il fut champion du monde espoir, ndlr). Ça fait du bien de goûter à nouveau à l’esprit bleu.

Vous n’aurez pas les mêmes ambitions qu’en 2017?

Non. À Bergen je venais pour le titre, j’étais dans une dynamique de gagne. Là, je suis dans un rôle d’équipier que j’espère tenir le plus longtemps possible. J’espère être à 100% pour tenir ce rôle pour notre leader Julian Alaphilippe.

Un rôle d’équipier que vous avez presque pu tester mi-septembre, lors du Grand Prix cycliste de Montréal?

Oui. Je sors seul à dix kilomètres de l’arrivée. Julian, lui, sort à trois kilomètres je crois et on me dit à l’oreillette qu’il est derrière tout seul. Je me dis que si c’est Julian, il va passer et je ne vais pas pouvoir prendre la roue si je ne récupère pas. Du coup, je récupère un peu, Julian rentre et me dit: "Je suis à fond". Derrière j’ai pas mal roulé, on a collaboré, mais j’espérais qu’il m’aide un peu plus. Au final, il était épuisé. Sagan a roulé derrière et on n’a pas pu aller au bout. J’étais très déçu, car je me suis vu gagner là-bas. J’avais les jambes et je pensais vraiment que ce serait ma première victoire en World Tour ce jour-là.

Vous saviez vous étiez sélectionné à ce moment-là?

Non, je ne le savais pas du tout.

Même pas un indice?

Tout ce que je savais, c'est que je ne devais pas être le huitième homme puisque j'étais dans la liste des remplaçants. Montréal, dans ma tête, c'était la dernière course de la saison. J’y allais pour gagner, sur une course en circuit, tout ce que j'aime, un peu comme une course de championnat. Et à l’arrivée, j’ai eu un petit message de Thomas Voeckler: "T’as bien mérité d’aller boire une ou deux bières avec tes copains, avec ce beau weekend, mais reste concentré car tu fais partie du voyage pour le Yorkshire".

Le fait d’avoir roulé pour Julian Alaphilippe a-t-il joué?

Peut-être. Ce qui est sûr, c'est que j’aurais manœuvré différemment si ça n’avait pas été Julian. Mais après je jouais aussi la victoire de cette course. Je ne voulais pas amener Julian dans un fauteuil. Je ne pensais pas aux championnats du monde, je voulais lever les bras.

Faites-vous une confiance aveugle à Julian pour dimanche?

Bien sûr, on a le numéro un mondial dans l’équipe et ce serait bête de ne pas en profiter. On a Julian qui est français. Forcément qu’on est tous tournés vers lui. Il faut savourer ce bonheur d’avoir dans nos rangs un gars comme Julian et essayer de le mettre dans les meilleures dispositions pour aller chercher le titre.

Arnaud Souque