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"Pogacar peut être battu": Madiot et Coppel pensent que les Mondiaux peuvent "échapper" au Slovène

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Largement battu par Remco Evenepoel lors du contre-la-montre des Championnats du monde de cyclisme de Kigali, Tadej Pogacar se présente ce dimanche sur la course en ligne avec le statut de grand favori. Mais la domination annoncée du Slovène n'est pas si certaines selon certains observateurs, dont Marc Madiot et Jérôme Coppel.

Tadej Pogacar est-il "sur la bonne pente" avant de s'élancer sur la course en ligne des Mondiaux de cyclisme à Kigali, au Rwanda? C'est ce que se demande Marc Madiot ce dimanche dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC. Le patron de Groupama-FDJ est clair: le maillot arc-en-ciel "peut échapper à Pogi parce qu'on est sur une course d'une journée et que les conditions de course peuvent avoir une influence sur le résultat final".

La Une des GG : La victoire peut-elle échapper à Pogacar ? - 28/09
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D'autant plus sur ce parcours de 267,5km pour un dénivelé de 5.475m, décrit par beaucoup comme le plus dur de l'histoire des Championnats du monde. "On a vu sur les précédentes courses que ce circuit est très dur et que beaucoup de favoris se font piéger", a abondé l'ancien cycliste et consultant sur RMC Jérôme Coppel, mentionnant les cas de Pauline Ferrand-Prévot et Demi Vollering sur la course en ligne femmes ce samedi.

>> Suivez la course en ligne des Mondiaux à Kigali en direct

Une campagne canadienne pas rassurante?

Au-delà de la difficulté des inombrables boucles dans la capitale rwandaise, c'est la forme physique et mentale du dernier vainqueur du Tour de France qui interroge. "On a beaucoup apprécié les propos tenus par Pogacar, notamment sur la fin du Tour de France", a développé Marc Madiot. "Il était fatigué, grognon, il avait envie de récupération, il avait besoin de souffler." Lors des derniers jours de la Grande Boucle, qu'il s'apprêtait à gagner avec une facilité déconcertante, le champion du monde slovène avait fait part de sa lassitude d'être loin de chez lui, laissant planer le doute sur une fin de carrière plus tôt que prévu.

Après plusieurs semaines de repos, Tadej Pogacar s'est présenté sur les deux classiques World Tour au Canada. À Québec, il a été piégé par l'anticipation d'un groupe où figurait le Français Julian Alaphilippe, vainqueur à l'expérience, n'attaquant que dans le dernier tour avant de se relever. À Montréal, son équipe UAE a contre-carré les plans de potentiels fuyards en écrasant la course. Après avoir attaqué en solitaire, le Slovène s'est relevé pour attendre son coéquipier Brandon McNulty et le laisser gagner.

"On a retrouvé Pogacar du côté du Canada, plutôt pas mal mais pas non plus aussi exceptionnel qu'on pouvait l'imaginer", a ajouté Marc Madiot. "Je me pose donc une question: Est-ce que Pogacar est sur la bonne pente mentale par rapport à son avenir? Le championnat du monde d'aujourd'hui va être un jour révélateur pour lui. S'il retrouve ses moyens, son engagement mental et physique, il sera champion du monde. Mais on peut se retrouver dans une situation où ça ratatouille un petit peu. Et ça semble être le cas après ce qu'il s'est passé sur le chrono (remporté par Remco Evenepoel, 2'37" devant Tadej Pogacar, 4e)."

Et de lancer: "À 27 ans, il a déjà huit grands tours au compteur, plus les campagnes de classiques: n'y aurait-il pas chez lui une petite usure, une petite saturation?"

Jérôme Coppel est encore plus critique sur l'état de forme du quadruple vainqueur du Tour. "Même si c'est le grand favori, je pense qu'il peut être battu", a-t-il assuré. "Depuis le Tour de France, il ne m'impressionne pas du tout. J'ai l'impression qu'il n'a pas retrouvé le coup de pédale du mois de juillet. À Québec, s'il était bien, il aurait dû rentrer sur le groupe Julian Alaphilippe sur l'attaque qu'il met et à Montréal, l'image est très belle, il laisse gagner son coéquipier, mais s'il est bien, il doit finir tout seul avec une minute d'avance. Et le chrono qui reste l'épreuve de vérité où il a pris un carton par Evenepoel et se fait battre par deux autres coureurs."

Pour connaître le fin mot de l'histoire, rendez-vous ce dimanche aux alentours de 16h30. Le Slovène pourrait faire taire les critiques ou alimenter les débats pendant plusieurs mois avant le début de la saison 2026.

TP avec les Grandes Gueules du Sport