Cyclisme: "Il doit justifier son salaire", le nouveau coup de pression de Lefevere à Alaphilippe

Une succession de galères. En 2023, Julian Alaphilippe voudra tourner la page d’une année noire. Une saison passée à jouer de malchance, à chercher en vain un moyen de conjurer le mauvais sort. Son impressionnant soleil subi sur les Strade Bianche, début mars, l’avait propulsé dans un cycle infernal, avec "pas mal de merdes" selon ses propres mots.
Freiné par une bronchite mi-mars, renversé par la voiture de sa propre équipe en avril sur la Flèche Brabançonne, victime d’une terrible chute peu de temps après sur Liège-Bastogne-Liège (pneumothorax, deux côtes cassées, fracture à une omoplate…), touché par le coronavirus fin juillet, à nouveau envoyé à l’hôpital après avoir glissé dans un virage sur la Vuelta fin août… Difficile de faire plus poissard.
Pour la nouvelle année, Alaphilippe a prévu de démarrer à la fin du mois du côté du Challenge de Majorque. Avant de se projeter notamment sur les Strade Bianche, Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo et le Tour des Flandres, un de ses grands objectifs. Le double champion du monde le sait, il sera très attendu. A commencer par son manager chez Soudal-Quick Step, l’exigeant Patrick Lefevere.
Lefevere sans pitié
Questionné par RMC Sport ce vendredi, en marge de la présentation de son équipe, le Belge s’est montré très clair au sujet de son coureur français. "Vous, moi… tout le monde doit justifier son salaire. C’est pareil pour lui. Malgré la malchance qu’il a eue, il faut tenir la pression. Je n’aime pas mettre la pression, mais je dois quand même dire qu’il est leader, co-leader, donc on attend des résultats", a-t-il lancé.
"Il est malade mais c’est mieux qu’il soit malade maintenant que dans un ou deux mois. Il n’avait rien jeudi. On espère que ce n’est rien de plus qu’un rhume. Il y a des cas de grippe dans le peloton, on verra", a-t-il ajouté. Avant de dire un mot au sujet de la cohabitation entre Alaphilippe et le phénomène Remco Evenepoel, devenu champion du monde à 22 ans en septembre. "Ils s’entendent très bien, ils sont contents si l’un ou l’autre gagne, a-t-il assuré. Je pense qu'ils sont complémentaires. Julian va plus vite au sprint que Remco."
Ce n’est pas la première fois que Lefevere met la pression sur Alaphilippe. Il s’était montré très dur avec lui début décembre dans un entretien donné au journal belge La Dernière Heure : "Je veux qu'il se reprenne. Il me doit une revanche. Julian a un salaire de champion mais il doit confirmer qu'il en est toujours un. Qu'il ne soit plus champion du monde, je m'en fiche, mais ces dernières années, il n'a pas gagné grand-chose."