Cyclisme: "Il me jette sur la place publique en donnant mon nom", Cabot en colère contre Bardet

C’est du cyclisme, mais de tous les côtés, on se renvoie la balle. Au lendemain de l’impressionnante chute à 62 kilomètres de l’arrivée lors de Liège-Bastogne-Liège, les éléments lourdement tombés dans la descente menant vers le Col du Rosier tentent d’expliquer voire de comprendre comment ce carambolage avait bien pu arriver.
L’un des premiers coureurs à tomber, Jérémy Cabot, avait notamment été accusé par Tom Pidcock (Ineos Grenadiers) d’être le principal responsable de la chute collective ayant valu à Julian Alaphilippe une hospitalisation. Le membre de la Team Total Energies avait alors couché sur ses réseaux sociaux une "mise au point nécessaire", soutenue dans la foulée par Romain Bardet (DSM) qui avait assuré que "Jérémy s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment". Trois heures après avoir écrit sur Twitter avoir "tout vu" de l’incident, provoqué par Thomas Pidcock et Jérémy Cabot qui se "sont accrochés"... Vous suivez?
Bardet avait notamment écrit: "Au-delà des conséquences directes, ça m’amène à réfléchir sur nos responsabilités communes pour éviter ce genre d’accident qui aurait pu être tragique, au respect que nous devons nous accorder entre coureurs. J’ai tout vu, j’étais juste derrière Tom Pidcock et Jérémy Cabot quand ils se sont accrochés. La responsabilité que l’on a lorsque quand nous prenons des risques pour se faire une place à l’avant du peloton peut être lourde de conséquences pour les 100 gars qui se trouvent derrière nous."
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"Je suis aussi père d’une fille de deux ans"
Malgré les excuses de Bardet dans son dernier message ("Je suis vraiment désolé que mon post ait pu porter à confusion, bon courage mec"), et face au tollé qui s’en est suivi, Cabot a confié en vouloir à son compatriote. "Je suis en colère contre Tom Pidcock et Romain Bardet. Je sais qu’il y a des coureurs qui sont plus gravement blessés que moi, mais je n’ai rien fait, j’ai juste subi les conséquences, a-t-il confié à L'Equipe depuis son lit d'hôpital en Belgique. Contre Pidcock parce qu’il a dit que j’avais fait un mouvement inconsidéré, ce qui est un traitement infondé, injuste et irréfléchi. Et contre Romain, parce qu’il me jette sur la place publique en donnant mon nom, et du coup je me fais insulter par tout le monde."
Et Cabot de conclure, amer: "Je tire mon chapeau à Romain pour son très beau geste, il est le leader de son équipe et il s’est arrêté sur le bas-côté pour secourir Julian, mais ce n’est pas pour autant qu’il doit rejeter la faute sur moi. Je ne mérite pas ça, en plus je ne suis pas un gars qui remue le peloton, qui aime frotter, je ne prends pas de risque, je suis aussi père d’une fille de deux ans". Celui-ci a également précisé avoir la clavicule gauche "cassée en deux endroits", être "brûlé sur tout le corps" et avoir subi de "gros chocs sur les genoux, les chevilles, la hanche". "Le visage, ça va", a-t-il conclu.