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"Des machines de guerre": après la chute, l'analyse alarmante de Julien Jurdie sur les vélos "optimisés à 110%"

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Devant sa télévision cet après-midi en train de préparer Paris-Roubaix, le directeur sportif de Décathlon AG2R la Mondiale Julien Jurdie a été choqué par les images de la chute de Jonas Vingegaard et de plusieurs autres coureurs sur le Tour du Pays basque. Il admet que les coureurs roulent aujourd'hui sur des vélos "optimisés à 110%", même s'il penche plus pour une erreur technique d'un coureur comme explication de la chute.

RMC SPORT: Que vous inspire cette terrible image?

Julien Jurdie: Ca me fait me dire qu'il y a plusieurs éléments. Les vélos, les oreillettes, la pression: c'est un mélange de tout. Le matériel est de plus en plus performant, le fabricant essaye de faire le vélo le plus rigide, le plus rapide, le plus léger malgré les règles de l'UCI. Mais forcément, les vélos sont optimisés à 110% avec les pneus, le cadre, les roues, la potence, ce sont des machines de guerre qui vont très très vite. Et quand tu mets un super athlète bien entraîné, la combinaison avec le matériel fait que ça va très vite. La vitesse est vraiment importante.

Beaucoup d'équipes aussi sont à la lutte et ça frotte fort...

Oui, beaucoup d'équipes ont la capacité de rouler à l'avant donc ça frotte de plus en plus, la tension est là. Mais aujourd'hui, dans la descente je pense qu'il n'y avait pas beaucoup de tension, on est loin de l'arrivée, je pense que c'est plutôt la descente technique avec ce virage et cette vitesse qui a causé la chute collective. Il a dû y avoir une erreur d'un ou plusieurs coureurs et tu fais vite un tout droit. Je pense que c'est plus lié à la technique aujourd'hui.

Ca fait peur ces images de Jonas Vingegaard...

Oui, j'étais en train de bosser sur Paris-Roubaix, et ca m'a coupé un peu la chique de le voir comme ça ainsi que Jay Vine, ça fait mal au cœur. J'ai un garçon de 13 ans qui se lance dans le vélo et je me dis que c'est quand même chaud. C'est un sport à risque. La protection, c'est un bout de tissu et un casque donc quand ça tombe, ca fait mal. Et là, c'est stressant de voir un coureur en PLS, dans cet état.

Arnaud Souque