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Milan-Sanremo: Pogacar, van der Poel et Ganna ont explosé un vieux record de montée

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Magnifique de suspense jusqu'au bout, la 116e édition de Milan-San Remo a offert une immense bataille entre Tadej Pogacar, Mathieu van der Poel et Filippo Ganna. Un trio d'exception qui a notamment explosé le record de la montée de la Cipressa.

Le coup était presque parfait. Comme on pouvait le pressentir, c’est en mettant le feu dès la Cipressa, l’avant-dernière bosse d’une course qui n’en compte pas beaucoup, que Tadej Pogacar a tenté samedi d’enfin résoudre le casse-tête Milan-Sanremo. Pour avoir une chance de dompter le premier Monument de la saison, probablement le plus difficile à gagner pour lui, l’ogre slovène savait qu’il devait innover. C’est ce qu’il a tenté au point de rendre cette journée unique, en envoyant son équipe éparpiller le peloton façon puzzle sur les hauteurs de la Cipressa, cette côte au relief modéré (5,65km à 4,1%) et au sommet positionné à 21,7km du but.

Le précédent record datait de 1996

Tim Wellens et Jhonathan Narvaez ont d’abord dégainé, avant de laisser leur patron mettre au supplice tout le monde ou presque. Les remarquables Mathieu van der Poel et Filippo Ganna ont été les seuls à pouvoir accrocher sa roue. Romain Grégoire a lui aussi essayé, avant de lâcher prise. Résultat, la Cipressa a été montée à une allure complètement folle. Le trio Pogi-VDP-Ganna n’a eu besoin que de 8 minutes et 55 secondes pour la gravir, nouveau record à la clé. La référence datait de 1996, l’année où Gabriele Colombo avait joué l’effet de surprise en attaquant dans la Cipressa.

Lui et l’Ukrainien Alexander Gontchenkov avaient passé le sommet en 9 minutes et 19 secondes, mais c’est bien le rouleur italien qui avait décroché un triomphe surprise sur la Via Roma. Depuis, l’idée de voir un grand favori s’envoler dans la Cipressa semblait s’apparenter à un serpent de mer. Du pur fantasme. L’an dernier, Pogacar y avait fait cravacher ses soldats, ce qui avait offert une montée en 9 minutes et 26 secondes, mais le collectif UAE n’avait pas été aussi solide d’attendu. Cette fois, l’idée était donc de redoubler d’efforts à cet endroit stratégique, avec l’idée d’épailler le plus possible le peloton, pour se lancer dans un insensé raid solitaire ou se retrouver en petit comité.

Accompagné des seuls van der Poel et Ganna, le triple vainqueur du Tour a ensuite enchaîné les attaques dans le Poggio, encore et encore, sans parvenir à s'isoler. Le Néerlandais a même cherché à riposter, avant finalement de l’emporter au bout d’un sprint magistral. Son deuxième Milan-Sanremo, son septième Monument. Et pour le public, l'envie de revoir très vite tout ce beau monde.

https://twitter.com/rodolpheryo Rodolphe Ryo Journaliste RMC Sport