Mondiaux de cyclisme: la météo, adversaire numéro 1 des coureurs

Si 284 kilomètres attendent les coureurs pour la course en ligne des championnats du monde dans le Yorkshire (Angleterre) ce dimanche, cette longue distance sur un parcours exigeant ne semble pas la principale préoccupation. Les conditions météorologiques, très difficiles depuis le début de la semaine, sont déjà dans toutes les têtes. "C'est très préoccupant parce que ce sont des routes très glissantes", admet Philippe Gilbert, l'un des principaux outsiders pour le titre mondial.
"C'est un championnat du monde, il faut être, en exagérant, presque prêt à tomber", avance lui le rugueux Oliver Naesen, coéquipier de Romain Bardet à l'année chez AG2R La Mondiale mais sous le maillot de l'armada belge pour ce Mondial. "C'est assez dangereux, les juniors sont beaucoup tombés. Je pense qu'on ne va pas rigoler sur les vélos", confesse tout de même Naesen.
Des chutes impressionnantes en début de semaine
Le staff de l'équipe de France, déjà présent sur place, se prépare. "C'est du pilotage, il ne faut pas glisser (...). C'est surtout une situation à laquelle les coureurs ne sont jamais confrontés", s'inquiète Pierre-Yves Chatelon, entraîneur des espoirs. "Certains peuvent le maîtriser techniquement, ceux peut-être qui ont fait du cyclo-cross par exemple". Cela tombe bien, Julian Alaphilippe, le leader "unique" désigné par Thomas Voeckler, est réputé pour être un as du pilotage, lui qui a été formé dans les prairies avec son vélo de cyclo-cross. Comme Mathieu Van der Poel, autre grand favori ce dimanche et actuel champion du monde de cette discipline.
Mais l'Union cycliste internationale prend le problème au sérieux et surveille déjà les conditions météorologiques. "Notre objectif est toujours d'être réactif, la priorité étant absolument de garantir la sécurité des coureurs", assure son président David Lappartient. En début de semaine, les fortes intempéries ont provoqué de nombreuses chutes impressionnantes sur l'épreuve du contre-la-montre chez les espoirs. "Nous prendrons les décisions qui s'imposent en fonction des circonstances, assure Lappartient. Après, le cyclisme est un sport d'extérieur. Donc il arrive qu'il pleuve lourdement et fortement sur des routes et dans les courses."
Des parties neutralisées?
Sur la première course en ligne chez les juniors hommes ce mercredi, plusieurs chutes ont émaillé l'épreuve. "Sur une course en ligne, lorsqu'il y a un peloton de plus de 150 à 180 coureurs et qu'il y a une cuvette d'eau sur toute la largeur de la chaussée, ça peut être très problématique", pointe encore Pierre-Yves Chatelon. Si l'UCI se montre pour l'instant rassurant pour la bonne tenue de l'épreuve, les conditions peuvent rapidement s'annoncer dantesques en cas de fortes pluies.
Pour l'heure, les prévisions météos indiquent pour Harrogate, lieu d'arrivée, des averses en matinée et un ciel très nuageux dimanche après-midi, pour 15 degrés. "Les arbitres peuvent peut-être amenés à neutraliser certaines parties de l'épreuve si les conditions sont les mêmes qu'en début de semaine sur le chrono des espoirs", avance déjà Chatelon, alors que les averses dans le Yorkshire défient souvent les prévisions annoncées.
"Tant que les éléments de sécurité ne sont pas affectés, ça ne pose pas un problème particulier. Si tel devait être le cas, on sera appelé à regarder quelles sont les décisions les plus appropriées", prévient tout de même Lappartient. Les coureurs sont prévenus, ce championnat du monde dans le Yorkshire s'annonce avec un temps typiquement britannique.