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Paris-Roubaix: boue, chicane et pavés glissants... peur sur le peloton avant l'Enfer du Nord

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Si les Paris-Roubaix humides font partie de la légende, cette édition ne devrait vraiment pas être une partie de plaisir. A l'image de la traditionnelle reconnaissance des secteurs pavés pratiquée dans la gadoue, le monument est promis à des allures de cyclo-cross, dimanche.

Les lourdes chutes font déjà l'actualité, et voilà que l'Enfer du Nord arrive avec ses gros sabots glissants. Cette édition 2024 pourrait être mémorable, dimanche, et fait déjà largement parler. La météo capricieuse avant et à l'approche de la course n'y est pas étrangère.

Après un hiver particulièrement humide, le parcours, déjà coriace avec ses 29 secteurs cabossés - soit 55,7 km pavés, un record depuis trente ans - s'annonce encore plus galère. Parties en reconnaissance cette semaine, les équipes ont déjà pu mesurer la difficulté de ce qui les attend entre Compiègne et le Vélodrome de Roubaix.

Des observateurs ont également partagé sur les réseaux sociaux quelques clichés ou vidéos particulièrement parlants, sur lesquels l'état du tracé inquiète: flaques d'eau, trous, pavés bien glissants et couches de boue vont donner du fil à retorde au peloton, déjà traumatisé par les chutes. Dans les zones les plus touchées, le sol, gorgé d'eau, pourrait bien ne pas avoir séché d'ici au départ du monument.

Si les organisateurs travaillent d'arrache-pied pour rendre le terrain à peu près praticable, la Reine des classiques a de grandes chances de se transformer en patinoire. Et ce même si les températures devraient grimper jusqu'au week-end. "Le constat est là. Il y a beaucoup de terre et beaucoup de boue, c’est extrêmement glissant", constate Thierry Gouvenou, directeur de course forcément inquiet pour la sécurité du peloton. "Ça peut sécher très vite. Mais il y aura des zones humides, c’est sûr. Nous sentons que l’eau est vraiment partout. Cela peut être très piégeux pour les coureurs."

La chicane de la Trouée d’Arenberg sur toutes les lèvres

Passage mythique avec ses 2,3 kilomètres de pavés, la Trouée d'Arenberg fait causer depuis qu'une chicane ultra-serrée y a été mise en place par les organisateurs, sommés par les syndicats de coureus. Le but? Ralentir la vitesse des coureurs. Une initiative qui divise les coureurs et les directeurs sportifs.

"La chicane, c'est peut-être encore plus dangereux. C'est bien qu'ils (les organisateurs) pensent à changer mais pour moi le changement n'est pas toujours la meilleure chose à faire", a estimé Mathieu van der Poel, qui admet qu'il n'y a pas de solution miracle pour l'un des tronçons les plus dangereux de l'Enfer du Nord. On souhaite bon courage au tenant du titre néerlandais et aux 25 équipes engagées, tous partenaires de galère le temps d'un dimanche.

Romain Daveau Journaliste RMC Sport