"En gros, il dit que nous devrions partir": le ton monte entre le directeur sportif d'Israel-Premier Tech et Jorgenson sur la Vuelta

Une présence de plus en plus contestée. Cible de plusieurs manifestations pro-Palestine depuis le début de la Vuelta, menaçant la bonne tenue de la course, la formation Israel-Premier Tech ne compte pas pour autant se retirer du Tour d'Espagne (23 août-14 septembre).
"Les gens peuvent dire ce qu'ils veulent, nous continuerons jusqu'à Madrid. C'est simple. Nous essayons de nous concentrer sur ce que nous sommes: une équipe cycliste", a déclaré l'ancien coureur sud-Africain Daryl Impey, directeur sportif d'Israel-Premier Tech. "On ressent beaucoup de soutien. Concernant les coureurs, certains nous soutiennent, d'autres non... Dans le groupe Whatsapp des syndicats des coureurs (CPA), Matteo Jorgenson est le plus loquace. Vous devriez peut-être lui demander ce qu'il pense."
Et de poursuivre: "Nous sommes une équipe sportive et nous restons en dehors de la politique mais ce n'est apparemment le cas pour lui. En gros, il dit que nous devrions partir. Est-il le roi de la Vuelta? Peut-être qu'il pourra encore ajouter quelque chose."
"Inapproprié de rendre cela public"
Une sortie qui n'a pas plu au coureur américain de la Visma-Lease a Bike. "Il parle de messages échangés sur un groupe privé entre coureurs. Je trouve que c'est inappropriété de rendre cela public dans les médias. Cela illustre clairement sa position", a répliqué le coéquipier du maillot rouge Jonas Vingegaard. "Je n'ai pas grand chose à ajouter, et j'ai déjà partagé mon opinion quand cela était pertinent."
Les manifestations pro-palestiniennes liées au conflit à Gaza se multiplient depuis le début du Tour d'Espagne, certaines ciblant directement les coureurs de la formation d'Israel-Premier Tech et provoquant même une chute mardi. Le lendemain, l'étape a même dû être neutralisée. Dès le contre-la-montre par équipes de la 5e étape, des militants portant banderoles et drapeaux palestiniens avaient tenté de bloquer les coureurs de la formation à Figueras, en Catalogne.
En conséquence, le gouvernement espagnol s'est dit "favorable" à une exclusion d'Israel-Premier Tech. "Je comprends et j'y serais favorable, parce que nous devons envoyer le message à Israël et à sa société que l'Europe et Israël ne peuvent avoir une relation que si les droits humains sont respectés (...), de la même manière que le message est envoyé à la Russie. On ne peut pas continuer les compétitions sportives comme si de rien n’était', a étayé le ministre des Affaires étrangères espagnol jeudi.
"Si Israel-Premier Tech se retire, c’est un scandale. Ce serait la fin de l’équipe parce qu’ils ne pourront plus revenir sur d’autres courses", a quant à lui estimé Pascal Chanteur, vice-président du CPA. Une vision partagée dans les équipes et par l'UCI qui a rappelé sa “neutralité politique”.