"Abrutis", "inconscients"... Gouvenou dézingue les spectateurs qui craquent des fumigènes sur les routes du Tour

"J'espère qu'on n'aura pas autant d'abrutis en montagne..." Près de 48h après les images du final de la 2e étape du Tour de France 2025 où des spectateurs se sont amusés à craquer des fumigènes pour accompagner le passage des coureurs, Thierry Gouvenou ne décolère pas. Pour le directeur de course du Tour, ce comportement est injustifiable et témoigne d'un profond manque de respect pour les coureurs.
"Ils sont en plein effort, ils respirent au maximum de leurs capacités et ils doivent faire de l'apnée pendant quelques secondes. C'est quand même incompréhensible de gêner des sportifs à ce point-là", peste l'ancien coureur.
Et le tracé de la 4e étape, avec la très exigeante rampe de Saint-Hilaire (800m à 9,4%) stratégiquement placée à 5km de l'arrivée, laisse craindre la survenue de scènes du même type ce mardi.
Fumée=danger
D'autant que pour Thierry Gouvenou, le problème ne se résume pas qu'à une gêne pour les coureurs, mais touche à leur sécurité. "Derrière, le nuage de fumée fait qu'on ne voit plus le danger qu'il y a devant et ça peut provoquer des chutes. Je pense qu'on a des gens qui sont complètement inconscients des problèmes de sécurité et il faudrait vraiment que ça cesse parce que ça met en danger les coureurs, ça met en danger le Tour de France et c'est inacceptable", poursuit-il.
Les images des coureurs se frayant un chemin dans le brouillard des fumigènes dans la côte du Haut Pichot puis dans celle d'Outreau sur la 2e étape de ce Tour de France 2025 inquiètent donc les organisateurs, qui craignent désormais les prochaines difficultés, où le public tend à s'amasser, attiré par la perspective de voir les coureurs passer à l'attaque. "J'espère qu'on n'aura pas autant d'abrutis en montagne qu'on a eus en début de Tour de France, qu'ils vont se raisonner, parce que ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas dans les règles et ça peut être punissable", rappelle le bras droit de Christian Prudhomme.
Alors que faire pour enrayer la "mode" des fumigènes? Pour Thierry Gouvenou, la seule solution est de sensibiliser, tant les contrôles semblent impossibles à mener. "On a déjà par le passé demandé à la Garde républicaine d'aller intercepter des gens, mais une fois que le fumigène est allumé, c'est quand même compliqué, juge l'officiel. Je pense qu'il faut en appeler au bon sens des supporters, ils ont la chance d'être au pied du stade, à côté des sportifs. Qu'ils les respectent et qu'ils acceptent de ne faire que regarder le Tour de France".