Alaphilippe: "Je peux être fier de marquer de mon empreinte l'histoire de mon sport"

Le Français Julian Alaphilippe, surpris d’être parvenu à l’emporter dans la 13e étape chronométrée de Pau, vendredi, ne voulait pas trop se projeter sur la suite alors que le peloton arrivera au sommet du Tourmalet samedi.

Julian Alaphilippe prend un malin plaisir à repousser ses limites depuis le départ de la Grande Boucle. Peut-être est-il tout simplement trop fort pour la concurrence. Le doute parcourt en tout cas le peloton et Geraint Thomas, vaincu sur le fil à Pau à l'issue du chrono, a même reconnu une forme d’impuissance sur la ligne. Le coureur de la formation Deceuninck-Quick Step affiche une forme resplendissante. Inattendue.

Personne ne le voyait gagner devant un parterre de rouleurs bien plus rôdé à cet exercice du contre-la-montre, pas même lui. Et pourtant, ce n’est pas l’envie de bien faire qui lui manquait. Le Français a mordu à pleine dents dans les 27 kilomètres que comportait cette 13e étape. Il fut même difficile à freiner, c’est dire s’il en a encore sous la pédale à la veille d’une première arrivée en haute altitude.

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"Envie de dépasser mes limites"

"J’ai toujours un peu de mal à réaliser, c’est vraiment une journée spéciale, a savouré Alaphilippe au micro de RMC. Je l’attendais avec impatience, j’avais le parcours dans la tête depuis hier. Toute la matinée, je ne pensais qu’à ça, à ce que j’allais faire, aux trajectoires, à la douleur. Et au maillot jaune, au public, à l’envie de bien faire. Aujourd’hui, je me suis surpassé, le public m’a encouragé comme jamais."

Très fort sur la première partie du parcours, le Français n’a pas cédé un bout de terrain à Geraint Thomas dans la seconde. Le Britannique est pourtant réputé pour ses qualités de rouleur. L’effet maillot jaune, peut-être ? "J’avais juste envie de dépasser mes limites. Quand j’ai vu que je gagnais l’étape, c’était plus que la cerise sur le gâteau. J’espérais continuer d’être en jaune, mais je ne pensais pas gagner. C'est une journée de ma vie que je n'oublierai jamais. Je peux être fier de marquer mon nom et mon empreinte dans l'histoire de mon sport. C'est quelque chose que je n'avais pas imaginé quand j'ai commencé à faire du vélo."

Jusqu'où aller avec ce maillot jaune ? Alaphilippe s'interroge

"S’il continue comme ça, il va gagner", a même promis Geraint Thomas en fin de journée. La partie de poker menteur a débuté. Quel est le pourcentage de sincérité dans cette déclaration ? Le Britannique est très certainement impressionné, mais il en a vu d’autres. Difficile en plus d’établir un pronostic alors que le gros morceau de ce Tour n’a pas encore été avalé. Alaphilippe parviendra-t-il à le digérer ?

"C’est un gros bonus aujourd’hui, et quoiqu’il arrive demain (au sommet du Tourmalet), c’est juste incroyable", a-t-il commenté en prévision de cette périlleuse journée qui attend le peloton. Comme le faisait justement remarquer Geraint Thomas, "il reste encore beaucoup de route et beaucoup d’étapes difficiles". "Combien de temps vais-je conserver le maillot jaune ? Je me pose aussi la question", a dit Alaphilippe.

Prudent compte tenu des forces en présence, le Français sait que le classement va obliger ses rivaux à se découvrir. Il pourrait en tirer profit ou, à l'inverse, montrer des premiers signes de faiblesse. "Demain, c’est la première arrivée en montagne, il ne faut pas rêver. Je pense qu’il y aura du mouvement." Et comme il se plait à le dire, il lui sera "difficile de faire mieux". Alors autant profiter.

QM avec YP