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"Il y aura de nouveau des chutes mais il faut du respect" sur le Tour de France Féminin 2025 selon Marion Rousse

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Lors de la troisième étape du Tour de France Femmes, Demi Vollering a lourdement chuté à moins de cinq kilomètres de l’arrivée. Un accident qui fait réagir son manager à la FDJ Suez, Stephen Delcourt. Ce dernier pointe du doigt "un manque de respect" au sein du peloton alors que Marion Rousse, la patronne de l'épreuve, a confirmé craindre de nouvelles chutes importantes avant la fin de l'édition 2025.

A 3,7 kilomètres de l’arrivée à Angers, dans un virage, Demi Vollering, vainqueure du Tour de France féminin en 2023, se retrouve au sol. Projetée, à pleine vitesse, par une coureuse venue de la droite. Difficile pour la néerlandaise de la FDJ Suez de se relever. Après des examens, pas de commotion cérébrale mais des douleurs au niveau du cou. Son manager, Stephen Delcourt, s’est montré en colère.

"On ne peut pas maîtriser les trajectoires de nos adversaires. Je voudrais juste souligner, qu’il y a un vrai manque de respect dans le peloton. On l’a dit sur le Tour masculin aussi mais on a vu des comportements où il n’y a plus de respect des leaders, de certains sprinteurs", s’agace le patron de la FDJ Suez.

"J’aimerais passer un coup de gueule parce que les athlètes elles-mêmes créent des dangers. Les motards ont du mal à remonter dans les files et on se crée des dangers tous seuls. Là on a vu, c’est un comportement individuel de quelqu’un qui prend trop de risques dans un virage qui peut anéantir un Tour de France pour Demi Vollering. Donc on va rester positif mais il faut que les équipes fassent attention, on ne joue pas nos vies s’il vous plaît", rappelle Delcourt dont la leader a pris un rude coup dans la lutte entre favorites pour la victoire finale sur cette édition 2025 de la Grande Boucle Femmes.

"Il n'y a pas de VIP"

Au lendemain de ces propos, les coureuses ont été questionnées sur ce "manque de respect". Cédrine Kerbaol, victorieuse d’une étape sur le Tour l’an dernier, explique cela par un niveau plus dense. "Avant une équipe avait la suprématie et maintenant plusieurs équipes peuvent gagner le Tour de France. Forcément les enjeux sont plus élevés dans chaque équipe. Il n’y a pas de VIP. Le manque de respect n’est pas normal mais je vois ça comme toutes les filles veulent gagner, encore plus que d’habitude et on ne sait pas à l’avance qui va gagner".

Un peloton plus nerveux, où ça joue des coudes. Pour autant, Marianne Vos, maillot jaune de ce Tour, n’est pas d’accord avec Stephen Delcourt.

"Malheureusement, ces choses peuvent arriver. Ce sont les coureuses qui se battent pour la position qui rendent la situation dangereuse, mais ce n'est pas vraiment une question de respect, je pense. Cela arrive aussi dans d'autres courses. C'est un sport où l'on doit se battre pour une position. Bien sûr, c'est mieux quand les gens le font d'une bonne manière et laissent de l'espace", a expliqué la coureuse de la Visma Lease a Bike, en conférence de presse.

Une quatrième étape sans encombre pour Demi Vollering

Au départ de la quatrième étape, tous les regards étaient tournés vers Demi Vollering. Prendra-t-elle le départ ou non ? Mais très vite les doutes se sont dissipés. En zone mixte, la coureuse avait le visage assez fermé, semblait assez raide, des bandages étaient mis au niveau de son cou. "J’ai heureusement bien dormi donc c'est une bonne chose. Et je me sens bien. Le choc a été violent hier. Je me suis aussi un peu cogné la tête, mais avec l'équipe, on a fait de très bons examens, et pour l'instant, il ne semble pas que j'aie une commotion cérébrale, donc c'est une bonne nouvelle".

Marion Rousse, directrice du Tour Femmes, s’est montrée soulagée de voir Vollering au départ. Mais pour elle aussi, des risques sont pris par le peloton. "L'erreur est humaine, il y aura de nouveau des chutes mais il faut avoir du respect entre toutes les concurrentes malgré le fait qu'il y ait un niveau de stress de plus en plus important".

Après la quatrième étape à Poitiers, pas de grosses chutes et une Demi Vollering plus détendue à l’arrivée. Heureuse d’avoir passée cette journée sans encombre : "C’est un énorme soulagement de me sentir bien. Notamment d’être capable de rouler et de garder la tête haute. C’est le plus grand soulagement. Maintenant, on va voir jour après jour. L’équipe a fait un super travail aujourd’hui en me gardant en sécurité à l’avant. Je suis contente".

Léna Marjak