Tour de France (11e étape) – AG2R, la journée cauchemar

Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale) - AFP
Le calice du Tour jusqu’à la lie. Et peut-être même un peu plus. Avec trois semaines de course, chaque équipe connaît ses jours avec et ses jours sans sur le Tour. Pour AG2R La Mondiale, ce mercredi entre Pau et Cauterets sera à ranger dans la seconde catégorie. Voire dans celle des cauchemars cyclistes. Le menu indigeste de l’équipe dirigée par Vincent Lavenu lors de cette 11e étape ? Un gros coup de chaud, un leader désigné encore dépassé, un leader bis en souffrance avec son corps, un espoir pas mieux et deux abandons.
La claque pour Péraud
A tout seigneur tout honneur, on débute la litanie négative par Jean-Christophe Péraud. Le deuxième du Tour 2014 avait dit adieu au top 5 après une première étape pyrénéenne très compliquée (25e à 5’38’’ de Chris Froome). Sauf réveil de feu, il peut aussi oublier le top 10. A Cauterets, la claque est terrible. L’expérimenté (38 ans) « JiCé », lâché dans le Tourmalet, termine à 21’44’’ de Rafal Majka, dans le premier gruppetto, loin des favoris qu’il espérait accompagner. « Je ne suis pas niveau escompté », avoue-t-il avec franchise. Constat dur mais évident.
Le coup de chaud pour Bardet
Les jambes, Romain Bardet ne les trouve pas non plus. Victime de la chaleur, celui qui avait déjà vomi la veille sur la route de La Pierre-Saint-Martin a une nouvelle fois vu son corps le trahir. Il a bien tenté de sortir avec Thibaut Pinot en début d'étape. Mais c'était un leurre. Le sixième du Tour 2014 a encore vomi dans l’Aspin, où il traînait en queue de peloton. Pour se refroidir, on l’a même vu appliquer sur son cou une poche de glace donnée par son staff. « Il a dû prendre un coup de chaleur », commentait alors Vincent Lavenu, le manager des AG2R, au micro de France Télévisions. Distancé lui aussi dans le Tourmalet, Bardet terminera au courage, à 13’50’’ de Majka, en compagnie de quelques coureurs indignes de son rang supposé, l’Argentin Eduardo Sepulveda (Bretagne-Séché), l’Erythréen Marhawi Kudus Ghebremedhin (MTN) et les Colombiens Winner Anacona Gomez (Movistar) et Jarlinson Pantano Gomez (IAM). Triste compagnie pour celui qui pointe désormais au 20e rang du général à 22’07’’.
Le dur apprentissage de Vuillermoz
Et Alexis Vuillermoz dans tout ça ? Pas mieux. Révélation française avec victoire à Mûr-de-Bretagne et sa troisième place à Huy, le puncheur-grimpeur était attendu avec curiosité en haute montagne. Relégué à 6’04’’ de Froome la veille, « Pikachu » et terminé à 15’54’’ du vainqueur ce mercredi. En délicatesse avec son dos et avec les conditions. « On a souffert de la chaleur, expliquait-il sur la ligne d’arrivée. Les cols, normalement, ce n’est pas un souci. C’est notre terrain de jeu. Se faire lâcher sur notre terrain de jeu, c’est rude. On n’a pas trop d’explication. On a pourtant travaillé dur pour être en forme sur ce Tour, surtout en montagne. On a aussi pas mal de pépins physiques, la première a été usante, mais on ne va pas chercher d’excuses. On va essayer de se battre jusqu’au bout pour relever la tête. »
L’abandon pour Vansummeren et Gastauer
Ce sera sans le Belge Johan Vansummeren et le Luxembourgeois Ben Gastauer, qui ont quitté leurs équipiers sur la route de Cauterets. Pris dans la grosse chute de la troisième étape, le premier ne pouvait plus s’accrocher. « Il n’a pas récupéré et il est en souffrance depuis plusieurs jours », indiquait Lavenu. Malade depuis plusieurs jours, le deuxième n’a pas pu faire autrement que de « bâcher ». Jusqu’à la lie, on vous dit. Reste l’espoir. « On a fait la reconnaissance du plateau de Beille (arrivée de la 12e étape, ndlr), lance Vuillermoez. Je ne sais pas si ça va changer grand-chose. En tout cas, on ne va pas baisser les bras. » Mais auront-ils les jambes ?