Tour de France 2025: "C'est une énorme catastrophe", mais à quoi a joué Remco Evenepoel?

Chez Soudal-Quick Step, l'ambiance s'annonce ce soir aussi glaciale qu'une nuit polaire. Car la première étape du Tour de France a viré à la grosse désillusion pour la formation belge et son ambitieux leader Remco Evenepoel. Bêtement piégé dans une bordure, le maillot blanc et troisième de l'édition 2024 se retrouve déjà loin de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Plus précisément à 39 secondes. Comme Primoz Roglic, Carlos Rodriguez, Florian Lipowitz, João Almeida et une poignée d'autres outsiders.
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"On s'est un peu endormis parce qu'on était devant toute la journée, on était bien groupés", déplorait samedi un Evenepoel avec la tête des (très) mauvais jours à Lille. "J'avais l'impression que le peloton était assez calme. On pensait que ça allait juste rentrer à l'arrivée pour faire un sprint massif. Et puis ça casse, il y avait la bordure, on était tous dans le deuxième groupe. (…) 39 secondes, ce sont des secondes assez chiantes. C'est toujours embêtant de commencer un grand Tour avec un peu de retard."
"Tu ne peux pas te faire piéger par 40 coureurs"
C'est sous l'impulsion des Visma-Lease a Bike de Vingegaard et avec l'appui d'un vent de sud-ouest à plus de 20 km/h qu'une cassure s'est faite à 20km de l'arrivée. Sans Evenepoel, pourtant considéré comme le meilleur rouleur au monde mais renvoyé dans les cordes tel un jeunot. "C'est une grosse faute professionnelle", tranche notre consultant Jérôme Coppel. "Tu ne peux pas te faire piéger par 40 coureurs ! Son équipe aurait dû tout de suite réagir pour réduire l'écart et tenter de faire le jump."
"Là ça veut dire que les Soudal-Quick Step étaient tous mal placés et qu'ils n'étaient pas au point collectivement. On avait l'habitude il y a quelques années de les voir provoquer des bordures, là ils ont tout perdu. En plus de lâcher du temps au général, ils n'ont même pas pu disputer le sprint avec Tim Merlier. Franchement, je ne comprends pas", insiste Coppel. Ironie de l'histoire, Evenepoel avait martelé cette semaine avoir préparé différents plans pour "survivre" au cœur d'une première semaine électrique.
"Il n'a pas été assez vigilant. Tout le monde savait que ça allait bordurer à ce moment-là ! Quand tu joues le podium du Tour, tu ne peux pas être au-delà de la 40e place dans le peloton ! Il a encore un peu de métier à apprendre pour se rapprocher de Pogacar et Vingegaard", conclut Coppel.
Reste une question : Evenepoel a-t-il déjà perdu le Tour ? "Pas encore, mais c'est une énorme catastrophe, un énorme coup dur sur un terrain qui était censé lui convenir. Je pense que Vingegaard et Pogacar ne s'inquiétaient pas trop de Remco avant le départ. Là ils sont encore plus rassurés", répond l'ex-coureur et manager d'équipe, Jérôme Pineau, consultant pour RMC.
Autant prévenir tout de suite les Soudal-Quick Step : tout est réuni pour avoir de nouvelles bordures dès ce dimanche. Avec une deuxième étape entre Lauwin-Planque et Boulogne-sur-Mer qui proposera au peloton une succession de côtes très raides dans un final en bord de mer.