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Tour de France 2025: qui est Oscar Onley, la révélation de cette édition qui rêve de podium?

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À seulement 22 ans et pour son deuxième Tour de France, Oscar Onley est en course pour une place sur le podium du classement général de cette Grande Boucle. D’un naturel mature et réfléchi, il se distingue notamment par son amour du collectif et sa transparence dans le partage de ses données de course.

Il figurait au milieu du train infernal de la Picnic-PostNL lorsque celui-ci a avalé le duo Vingegaard-Pogacar. Morte de faim, la formation néerlandaise n’a fait qu’une bouchée du maillot jaune et de son rival danois lors d’un surprenant temps mort entre le col de la Madeleine et le col de la Loze, jeudi. Un curieux attentisme de la part de la Visma-Lease qui a permis à Oscar Onley, seul à pouvoir suivre Vingegaard et Pogacar parmi les favoris dans le final de la 18e étape, de s’inviter à la table des gloutons de cette 112e édition du Tour de France.

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Avant le départ de la 19e étape, ce vendredi entre Albertville et La Plagne, l’Écossais de 22 ans figurait à la quatrième place du classement général, à seulement 22 secondes de Florian Lipowitz, 3e. Le duel entre l’Allemand et Onley sera d’ailleurs l’un des gros enjeux de cette fin de Tour de France. Si la bataille pour le maillot jaune semble dénuée d’intérêt dans cette dernière ligne droite, celle pour la troisième place pour le podium - et par ricochet le maillot blanc de meilleur jeune - devrait animer la course jusqu’aux Champs-Élysées, dimanche.

Passé par les jeunes d'AG2R-La Mondiale

"A Oscar, je lui dis de prendre les jours comme ils viennent", nous confiait son coéquipier Warren Barguil avant la 14e étape entre Pau et Superbagnères. "Si ça continue comme ça, c’est bien. Si t’as un jour de moins bien, fais avec la forme que t’as. Tu peux perdre du temps, aller dans une échappée et prendre une victoire d’étape. Il a tout a gagné sur ce Tour."

Le Français avait visé juste, tant Onley se révèle sur ce mois de juillet. Grand fan d’Andy Schleck, vainqueur du Tour de France 2010, le natif de Kelso (Écosse) participe à sa deuxième Grande Boucle. Il a d’ailleurs une très faible expérience des courses de trois semaines puisque l’édition 2024 du Tour France (39e) est le seul grand tour qu’il a réussi à boucler après son abandon dès la 2e étape de la Vuelta en 2023. Lors de ce Tour d’Espagne, il avait subi la première de ses trois fractures de la clavicule. "Ça m'a beaucoup appris sur la façon de gérer ma saison, car je revenais en bonne condition après chaque break. Ça m'a fait comprendre les bienfaits des pauses, et on s'en est servi pour construire ma préparation cette année", a confié le principal intéressé au lendemain de sa 7e place sur le contre-la-montre individuel entre Loudenvielle et Peyragudes, dans des propos rapportés par L’Equipe.

Passé par AG2R-La Mondiale lors d’une saison chez les jeunes en 2020, l’Écossais a éclos chez DSM, l’ancien nom de Picnic-PostNL. Après une prometteuse année 2024 (2e du Tour de Grande-Bretagne, 4e du Tour Down Under, 8e du Tour de Suisse), Onley est arrivé sur ce Tour de France 2025 lancé comme le train de sa formation au pied du col de la Loze. Fin juin, il a terminé troisième du Tour de Suisse (derrière Joao Almeida et Kévin Vauquelin) après avoir remporté la 5e étape au nez et à la barbe de Joao Almeida et Felix Gall. De quoi faire le plein de confiance avant de se révéler totalement sur la Grande Boucle.

"Ce n’est pas une grande gueule"

"On le découvre jour après jour, étape après étape", détaille Christian Guiberteau, son directeur sportif au sein de Picnic-PostNL. "Nous, on le connaît évidemment. Il est depuis ses 18 ans chez nos équipes de jeunes. Le Tour de France, c’est autre chose. On avait quelques incertitudes sur ses limites, évidemment. Mais là, on découvre qu’il pousse ses limites très, très loin."

Plus jeune coureur de sa formation sur ce Tour de France, Onley a naturellement pris le leadership, bien aidé par le vécu commun avec le reste du groupe. "On a six jeunes qui viennent du même centre de formation. Ils sont dans une bulle naturelle", souligne Christian Guiberteau. "Par le passé, il y a eu des courses où il a aidé les sprinteurs. Et là, les sprinteurs l’aident à se placer au pied du col. Sa personnalité? Ce n’est pas la grande gueule (rire). Il est très mature, réfléchi. Mais il a aussi ses petites pointes d’humour en interne. Mais parfois, il a aussi ses coups de sang en course. Quand ça ne collaborait pas hier (jeudi), on a vu qu’il n’était pas content, il avait de la hargne."

Il était meilleur en athlétisme

Particulièrement épanoui au sein du collectif de Picnic-PostNL, Onley a justement choisi le vélo pour cette notion de partage. "J'ai d'abord fait du foot, puis du rugby, et ensuite de l'athlétisme, où j'étais meilleur qu'en cyclisme. Mais j'ai choisi le vélo car je préfère m'entraîner dehors avec mes amis et explorer, au lieu de rester sur une piste", assurait-il au milieu de cette Grande Boucle 2025. "Je préfère, encore maintenant, l'entraînement à la course, pouvoir rouler toute la journée dans la nature, faire une pause dans une boulangerie."

L’Écossais détonne également par son choix de communiquer toutes ses données physiques (courbe de puissance, watts développés, fréquence cardiaque) après les courses, une pratique très rare au sein du peloton. Sur son compte Strava, il en profite également pour distiller quelques blagues. "Je n’achèterai plus de Red Bull, je ne veux pas financer ces attaques", s’est-il amusé en référence au travail de sape du duo Roglic-Lipowitz, de la Red Bull-Bora-Hansgrohe, sur les pentes du Mont Ventoux. S’il continue comme ça, ce sont ses adversaires qui risquent de ne jamais faire leurs courses sur le site de Picnic, l’un des leaders de la grande distribution en ligne.

Felix Gabory (avec R.R.)