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Tour de France: comment la stratégie de Vingegaard et de la Visma, d'abord prometteuse, a échoué face à Pogacar

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Avec 4’15" de retard sur Tadej Pogacar avant cette 18e étape, Jonas Vingegaard a tout tenté pour décramponner le Slovène entre Vif et le col de la Loze, ce jeudi. Le maillot jaune est finalement sorti vainqueur de ce duel, actant l'échec du plan de l'équipe Visma-Lease a bike.

C’était l’étape-reine de ce Tour de France 2025. Le moment parfait pour renverser cette 112e édition de la Grande Boucle en tentant d’essorer le maillot jaune sur les terribles pentes du Col de la Loze. Deux ans après avoir fait vivre à Tadej Pogacar "sa pire journée sur un vélo", avec plus de cinq minutes récupérées sur l'autre versant de cette ascension en 2023, Jonas Vingegaard a tout tenté pour faire bégayer l’histoire. En vain.

>> Revivez la 18e étape du Tour de France

• 80 km de l’arrivée: la Visma-Lease a bike se met en route

Dans les pentes du Col de la Madeleine (hors catégorie, 19,2 km à 7,9%), à environ 80 km de l’arrivée, la formation néerlandaise se met en route pour durcir la course. Le Français Kevin Vauquelin, 6e du classement général avant le début de l’étape, a été l’une des premières victimes de cette accélération.

À 72 km de l’arrivée, Sepp Kuss entre en piste et fait exploser le groupe maillot jaune. Seuls Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar parviennent à suivre le rythme infernal imprégné par le coureur américain de la Visma.

• 71 km de l’arrivée: la première attaque de Vingegaard, Pogacar esseulé

Dernier étage de la fusée Visma, Kuss s’écarte et laisse Vingegaard placer sa première attaque. À 5 km du sommet du col de la Madeleine, le Danois se dresse sur les pédales pour tenter de décramponner Pogacar. Comme deux jours plus tôt au Mont Ventoux, le Slovène ne bronche pas et reste collé dans sa roue. Les deux hommes finissent par rejoindre les échappés, où Vingegaard retrouve son coéquipier Matteo Jorgenson. Pogacar, lui, n’a plus aucun membre de son équipe pour l’épauler et apparaît esseulé. Le plan est - pour l'instant - parfait.

• Entre 40 et 25 km de l'arrivée: le surprenant temps mort

Alors qu'on pouvait s'attendre à un mano à mano entre les deux leaders du général pour la victoire d'étape, un surprenant temps mort permet à un trio composé de Ben O'Connor, Einer Rubio Reyes et Matteo Jorgenson de prendre le large entre le sommet du col de la Madeleine et le pied du col de la Loze. De manière assez incompréhensible (pour la Visma, en tout cas), Vingegaard et Pogacar se regardent au point de laisser filer Florian Lipowitz, troisième du général à 4'48" du Danois ce jeudi matin. Cette temporisation permet à "Pogi" de récupérer trois coéquipiers (Adam Yates, Marc Soler, Jhonatan Narvaez), tous revenus au milieu d'un gros groupe de coureurs. Le maillot jaune peut souffler.

• Ascension du col de la Loze: le statu quo... puis la banderille décisive de Pogacar

Eux aussi rentrés sur le groupe maillot jaune au moment du gros temps mort, Kuss et Simon Yates se chargent d'imprégner le tempo pour la Visma dans la première partie du col de la Loze... avant de laisser les commandes aux coéquipiers de Pogacar. Cette fois, les positions sont inversées et c'est à Vingegaard de se retrouver dans la roue de son rival slovène pendant qu'UAE Emirates-XRG se charge de faire le ménage et d'éliminer les coureurs un par un au cours d'une longue ascension plutôt ronronnante.

Dans les pentes les plus raides du col de la Loze, dans les deux derniers kilomètres, Vingegaard tente une ultime accélération. Pogacar saute dans sa roue, pendant qu'Oscar Onley est le seul à pouvoir suivre le rythme. À 450 mètres de l'arrivée, c'est cette fois à Pogacar de placer une banderille... qui fait mouche.

Grâce à son punch, il réussit à créer un écart et passe la ligne avec 9 secondes d'avance sur Vingegaard (+2 secondes de bonification en plus, +4'26 de retard au général). De quoi définitivement acter l'échec de la stratégie de la Visma sur cette 18e étape. "Ils ont fait une course dure en attaquant dès le début, c'est ce qu'il fallait faire, on aurait probablement fait la même chose à leur place", a assuré Mauro Gianetti, le patron d'UAE Team Emirates-XRG. "Mais finalement ça a un peu plus payé pour nous que pour eux." Difficile de faire un meilleur résumé.

F.Ga