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Tour de France (5e étape) – Bouhanni-Démare-Coquard : sombre journée pour le sprint français

Arnaud Démare (FDJ) ne peut que constater les dégâts lors du sprint de la 5e étape du Tour

Arnaud Démare (FDJ) ne peut que constater les dégâts lors du sprint de la 5e étape du Tour - AFP

Le premier a abandonné sur chute. Les deux autres ont pris des places d’honneur à Amiens et semblent s’en satisfaire. Malchance ou manque de punch par rapport à la concurrence, les sprinteurs français n’ont pas tiré leur épingle du jeu lors de la 5e étape du Tour.

A chaque fois, le sourire dans la voix. Dans les mots. Arnaud Démare et Bryan Coquard sont deux garçons sympathiques. Deux sprinteurs de talent, aussi. Mais là, franchement, il faut se pincer pour y croire. Une septième (Démare) et une huitième place dans un sprint massif de leur Tour national, qui plus est la plus grande course au monde, et on retrouve deux coureurs satisfaits sur la ligne d’arrivée de la cinquième étape à Amiens. Comme si l’ambition avait disparu. Comme si la qualité de la concurrence, évidente et très relevée à l'image de l'insatiable André Greipel, leur empêchait d’espérer mieux.

« Je suis satisfait quand même, les jambes sont là, lançait Démare, sprinteur attitré de la FDJ.fr, parti trop tôt vent de face. Sur le sprint, j’y ai cru à un moment, j’étais vraiment bien placé et j’ai fait des efforts tout seul. Je sens que ça peut le faire, oui. J’ai réussi à trouver le feeling et je suis content. » L’étape arrivait en Picardie, sa région ? Pas grave. Septième et « content ». On passe alors le micro à Coquard. On manque encore de s’étouffer.

Coquard : « On ne peut pas dire que j’ai sprinté »

« Ce qui me manque ? Je pourrais vous le dire si j’avais sprinté, lance l’homme des arrivées massives chez Europcar. Là, on ne peut pas dire que j’ai sprinté. J’ai suivi le coureur devant moi et j’ai essayé de faire un effort. Il me manque d’être mieux placé, tout simplement. » Son équipe cherche un repreneur pour rester dans le peloton la saison prochaine ? Pas grave. Huitième et satisfait d’avoir « essayé de faire un effort ». On a bien envie de croire que Nacer Bouhanni n’aurait pas eu la même réaction. Sanguin, explosif, le sprinteur de la Cofidis n’aurait certainement pas accepté un tel sort sans réagir dans son discours.

Il n’en aura même pas eu l’occasion. Pris dans une chute avec plusieurs de ses équipiers en début de cinquième étape, le Vosgien ne pouvait pas aller plus loin. Tour terminé et direction l’hôpital d’Arras. Une mésaventure terrible pour Bouhanni, déjà contraint à l’abandon en 2013 (6e étape) et non sélectionné par la FDJ en 2014. A 24 ans, il a encore le temps de rattraper ça. Mais il faudra la bonne attitude. Celle qui empêche de se contenter d’une place d’honneur en souriant. L’important, c’est de participer, disait l’autre. Le faire avec l’idée de battre les meilleurs et de gagner, c’est tout de même mieux.

Alexandre Herbinet