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Tour de France (8e étape) – Nibali, 10 secondes qui font très mal

Vincenzo Nibali (Astana), le vainqueur du Tour 2014

Vincenzo Nibali (Astana), le vainqueur du Tour 2014 - AFP

Distancé par Chris Froome et les autres grands favoris dans la montée de Mûr-de-Bretagne, Vincenzo Nibali a montré des signes négatifs très inquiétants, après une première semaine qui lui a moins souri que prévu. Le tenant du titre pourra-t-il rattraper son retard en haute montagne ?

Peu à peu, il a décroché. Une cassure qui grandit pour des ambitions qui prennent un coup dans l’aile. Vincenzo Nibali a raté le test de la montée de Mûr-de-Bretagne. Incapable de tenir le rythme de l’accélération de Chris Froome (Sky), le vainqueur du Tour 2014 a craqué. Sur la ligne, l’écart n’est pourtant pas énorme. 20 secondes de plus que le vainqueur du jour, le Français Alexis Vuillermoz, et 10 de retard sur le groupe des trois autres grands favoris pour la victoire finale, Froome, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) et Nairo Quintana (Movistar).

Sur une course de trois semaines longue de plus de 3000 kilomètres, la chose est loin d’être irrattrapable. Mais il y a l’impression. Qui ne va pas du tout dans le sens du leader de l’équipe Astana. En quelques hectomètres, sur une montée explosive qui collait à ses qualités pures et avec un vent de face, l’Italien s’est montré incapable de réagir. Comme trop scotché à une route que ses rivaux avalaient sans fléchir. Au point de peindre un tableau général pour la suite ? « S’il est sorti à la pédale, c’est qu’il n’est pas dans le coup sur ce Tour, répond Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Un favori ne peut pas se faire lâcher sur une côte de deux kilomètres avec seulement un kilomètre à 10%. S’il a perdu à la pédale, il disparaît des favoris. »

Froome : « Surpris que Nibali ait perdu du temps »

Un constat dur mais à la hauteur de l’étonnement ressenti à la vue d’un ''requin de Messine'' la tête sous l’eau à Mûr-de-Bretagne. « J’ai été surpris que Nibali ait perdu du temps, surtout que le vent soufflait de face dans la montée, constatait Chris Froome à l’arrivée. C’était plus facile de rester dans les roues. Je pensais qu’il n’y aurait pas d’écart. » Reste à connaitre l’origine de cette montée sans. Séquelles de sa chute provoquée par Tony Martin dans le final de la 6e étape ? Stigmates mentaux d’une première semaine folle qu’on prédisait parfaite pour lui mais qu’il a terminée derrière Froome, Tejay van Garderen ou encore Contador au général ?

« On n’a pas l’explication », indique Cyrille Guimard. Il faudra attendre les paroles de l’intéressé pour en savoir plus. Ou le chrono par équipes de dimanche, durant lequel son implication en racontera beaucoup. En attendant, Nibali ne peut que constater les dégâts. Au soir de la 8e étape, l’Italien occupe le 13e rang du général à 1'48'' de Froome, 1'35'' de Van Garderen et 1'12'' de Contador. Rien de perdu. Mais quand on sait que le tenant du titre n’est pas le plus grimpeur des favoris, difficile de l’imaginer retourner la situation à son avantage.

Alexandre Herbinet