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Tour de France: comment éviter le zéro pointé pour les coureurs français? Les étapes à cocher

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À une semaine de l’arrivée finale du Tour, la France ne compte toujours aucune victoire d’étape. Il reste quelques opportunités aux coureurs tricolores pour leur éviter de repartir fanny, un fait très rare dans l’histoire de la Grande Boucle.

35 étapes. Depuis la victoire de Julian Alaphilippe en Bretagne le jour du départ du Tour de France 2021, les coureurs français n’ont plus levé les bras sur la Grande Boucle, ce qui fait 35 étapes de suite, soit la troisième pire série de l'histoire. Pas aidés par les absences du sprinteur Arnaud Démare ou du double champion du monde, les Français n’ont jamais véritablement pu peser dans un final d’étape, même si Benjamin Thomas s’est fait avalé par le peloton à seulement 500 mètres de la ligne dimanche à Carcasonne.

Pour y remédier et éviter de vivre une première édition sans victoire française depuis 1999 (la deuxième de l’histoire après 1926), il reste une semaine de course et quelques occasions.

Tout miser sur les échappées

Sur les six dernières étapes, les coureurs peuvent potentiellement viser un succès sur quatre d’entre elles - les quatre prochaines - puisque le contre-la-montre de samedi et l’arrivée sur les Champs-Élysées dimanche (où un sprint est traditionnellement attendu) ne présentent pas de véritable chance pour la France. Sans sprinteur parmi les tout meilleurs du peloton ni spécialiste de contre-la-montre, les coureurs de l’Hexagone n’y ont pas d’ambition particulière. "Il n’y a pas de grands sprinteurs français ici donc on est obligé de tenter dans les échappées", résume Benjamin Thomas, malheureux du jour.

Mais avant cela, les trois étapes pyrénéennes présentent trois belles opportunités. "Pour la majorité des coureurs français, notre meilleure chance est d’arriver en échappée", rappelait le supercombatif du Tour 2021 Franck Bonnamour samedi, quelques heures avant de prendre de l’échappée du jour... sans succès. À moins que les leaders ne laissent un bon de sortie à Bardet (4e du général) au Gaudu (8e), il est assez inenvisageable d’imaginer une victoire française dans la troisième semaine en dehors d’une échappée.

"C'est vrai que les équipes françaises sont un peu plus tournées vers le général, juge le directeur sportif de B&B Hôtels KTM Samuel Dumoulin dans des propos relayés par Le Dauphiné. (...) Le niveau est de plus en plus élevé, ça reste quand même souvent les mêmes équipes et les mêmes coureurs qui gagnent, donc c'est difficile de sortir son épingle du jeu. Je pense que sur les étapes de montagne, il va y avoir des ouvertures. On a Pierre Rolland qui était malade mais il a une certaine fraîcheur car les efforts qu'il a l'habitude de faire, il ne les a pas faits".

Trois étapes promises aux grimpeurs

Première occasion mardi, au lendemain de la dernière journée de repos, où le peloton empruntera deux montées classées en première catégorie, dont le sommet de la dernière est jugé à 27 km de l’arrivée. L’étape de mercredi s’annonce encore plus rude, avec quatre ascensions répertoriée dont la montée finale vers Peyragudes (8 km à 7,8% de moyenne). Pour la dernière journée dans les Pyrénées, du grand spectacle est attendu jeudi, où la victoire est aussi promise à un pur grimpeur, avec trois col terribles: l’Aubisque (16,8km à 7,1%), le Spandelles (10,3km à 8,3%) et Autacam où sera tracée l’arrivée (13,6km à 7,8%).

La dernière opportunité de victoire pour une échappée pourrait avoir lieu vendredi, sur un terrain beaucoup plat, à moins que les sprinteurs n'y trouvent une occasion rare de se distinguer et ne croquent les ambitions des baroudeurs. Au-delà des succès d’étape, le gain du maillot à pois peut être un autre objectif pour les Français, qui en ont ramené trois des cinq derniers sur les Champs-Élysées (Barguil 2017, Alaphilippe 2018, Bardet 2019).

Madiot annonce "du grand Pinot"

En ce qui concerne l’identité des coureurs en lice pour s’imposer en montagne, il n’est pas impossible d’imaginer Rolland, donc, Paret-Peintre, Latour, Gallopin ou Perez se glisser dans les échappées, sous réserve de formes suffisantes après deux semaines particulièrement éprouvantes en raison du parcours, de la nervosité de la course et de la chaleur.

Mais parmi les autres coureurs français favoris pour lever les bras en cette troisième semaine, il y a évidemment Thibaut Pinot, troisième de l’étape de Mende ce samedi. "Thibaut est sur une phase ascendante, positivait son directeur sportif de la Groupama-FDJ Marc Madiot à l’arrivée. Je pense qu’il est en progrès. Il manque peut-être encore un peu de confiance en lui". "Dans les grands cols, on va retrouver du grand Pinot", promet-il. Son grimpeur aura trois jours pour lui donner raison et faire trouver le sourire au cyclisme français dans ce Tour de France. Sans cela, cette 109e édition fera tâche, malgré la présence de deux tricolores dans le top 10 du classement général à une semaine de l’arrivée.

Jules Aublanc Journaliste RMC Sport