Tour de France: comment la sécurité a été renforcée sur la redoutable descente de Joux Plane

C'est un sacré morceau alpestre qui attend le peloton du Tour de France ce samedi. Au menu de la 14e étape: 152 kilomètres avec un départ d'Annemasse, au bord du Lac Léman, puis un menu alléchant avec le col de Cou, le col du Feu, le col de Jambaz, le col de la Ramaz et surtout le redoutable col de Joux Plane (11,6km à 8,5%) pour 4.200 mètres de dénivelé positif au total.
Ce qui promet une nouvelle explication entre le maillot jaune Jonas Vingegaard et son dauphin Tadej Pogacar. De l'avis même des coureurs, la différence pour la victoire d'étape devrait se faire dans l'ultime descente menant à l'arrivée. Une descente très technique, aux virages parfois dangereux et sans visibilité, qui a poussé les organisateurs à prendre des mesures pour renforcer la sécurité et rassurer le peloton, surtout après la mort Gino Mäder. Pour rappel, le grimpeur de Bahrain Victorious est décédé à 26 ans le 16 juin dernier, à la suite d'une chute fatale sur le Tour de Suisse.
"Les coureurs nous ont demandé cette année de faire attention à quelques descentes spécifiques notamment celles de Joux Plane et du col de la Loze, explique à RMC Sport Thierry Gouvenou, le directeur technique du Tour. On les a écoutés avec attention et on a renforcé notre dispositif sur ces descentes en annonçant les courbes qui semblent les plus à risques, en mettant un peu plus de protection dans les descentes. Malheureusement, on ne peut pas faire ça sur tout le Tour de France".
"On a mis des bandes sonores et visuelles qui annoncent les virages les plus forts"
"Sur la descente de Joux Plane, on a mis des bandes sonores et visuelles qui annoncent les virages les plus forts, développe-t-il. On a aussi des banderoles jaunes et noires, très flashy, pour montrer les courbes les plus prononcées. On a ajouté des matelas sur certains angles. On fait ça depuis des années, on a des équipes qui connaissent bien les routes. Les coureurs sont conscients qu'on ne peut pas faire que des arrivées sur des sommets. La descente fait partie du bagage technique que doivent avoir les coureurs".
Une portion de 2,5 kilomètres dans la descente a aussi été refaite par les services de Haute-Savoie avant le départ de la Grande Boucle. "Ce travail commun malheureusement ne garantit pas tout, tempérait Christian Prudhomme. L’instinct du champion reste son principal point de sécurité. Les coureurs sont des funambules".
Le directeur de l'épreuve annonçait aussi que l'organisation avait ciblé "5.300 points durs, des lieux identifiés avec des moyens qui ont évolué dans le sens de la protection" sur l'ensemble du parcours. Dans le col de la Loze, qui sera emprunté mercredi 19 juillet, des matelas ayant servi lors les derniers championnats du monde de ski seront également installés à certains endroits.

"C'est aussi aux coureurs de se mettre des limites"
"Ce que je remarque surtout depuis des années, c'est une évolution du matériel avec des vélos qui vont beaucoup plus vite, insiste Thierry Gouvenou. La vitesse est un facteur aggravant des risques de chutes. C'est aussi aux coureurs de se mettre des limites. On peut atteindre 100km/h, sans protection à part le casque. On doit se poser des questions au niveau de la réglementation. On voit bien que certains coureurs ne sont pas du tout à l'aise avec leur matériel. C'est un vrai souci. Il faut que l'UCI et les fabricants se penchent sur ce sujet du matériel. On ne fait pas le rallye de Monte-Carlo avec une Formule 1!"
Ce samedi, les gros moteurs du peloton auront 12 kilomètres à descendre après le Col de Joux Plane pour tenter de rejoindre Morzine sains et saufs.